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Ethiopie : des centaines de cas de viols, d’esclavage sexuel et de mutilations au Tigré

Amnesty International a publié le 11 Août un rapport sur les violences faites aux femmes du Tigré par des militaires et miliciens éthiopiens dans le contexte de la guerre du Tigré depuis novembre 2020. Il semblerait que plus d’une centaine de viols, de l’esclavage sexuel, des mutilations sexuelles ainsi que d’autres formes de torture auraient eu lieu. 

Le viol, une arme de guerre 

« Les viols et les autres formes de violences sexuelles sont utilisés comme armes de guerre pour infliger un préjudice physique et psychologique durable à des femmes et des filles dans le Tigré. » rapporte Agnès Callamard, secrétaire générale d’Amnesty International. C’est le cas de la région du Tigré qui est plongée dans un conflit contre les forces éthiopiennes depuis plus de 9 mois qui devient de plus en plus meurtrier. 

Selon Amnesty International, les services de santé du Tigré ont enregistré 1 288 cas de violences sexuelles entre février et avril 2021. L’organisation s’est entretenue avec plus de 63 victimes et ont pu constater que des femmes et des filles ont subi des violences sexuelles répétées par des Forces de défense nationales éthiopiennes (ENDF), des Forces de défense érythréennes (EDF), des Forces spéciales de police de la région Amhara (ASF) et de la milice amhara Fano. 

L’hôpital d’Adigrat, une ville à la frontière avec l’Érythrée aurait déjà rescensé 376 cas de viol entre le début du conflit et le 9 juin 2021. Cependant, de nombreuses victimes auraient indiqué à Amnesty International qu’elles ne s’étaient pas rendues dans des centres de santé, ce qui laisse imaginer que le nombre de violences doit être bien plus élevé que les chiffres officiels. 

Humiliation et esclavage sexuel 

Les victimes qui ont témoigné auprès de l’ONG, ont pu leur faire part de l’horreur des violences qui ont été commises qui avaient souvent vocation à humilier les victimes et leur groupe ethnique dont la plupart auraient été commises par des forces érythréennes. 

Douze victimes, dont cinq qui étaient enceintes au moment des faits, ont déclaré que des militaires et des miliciens les avaient violées sous les yeux de leurs proches. L’une d’elle s’exprime :

« J’étais enceinte de quatre mois ; je ne sais pas s’ils s’en sont rendu compte. Je ne sais pas s’ils se sont rendu compte que j’étais une personne. »

D’après les victimes, les agresseurs tentaient d’humilier verbalement leur victime à travers des insultes à caractère ethnique ainsi que des menaces et des commentaires dégradants. Le traumatisme après ces violences est conséquent, puisque les victimes continuent encore aujourd’hui de souffrir de troubles physiques et psychologiques. 

Douze victimes ont déclaré avoir été maintenues en captivité pendant plusieurs jours et même plusieurs semaines, où elles ont été violées de nombreuses fois par des hommes différents. Deux victimes ont quant à elles subit des violences physiques comme « des grands clous, du gravier et d’autres morceaux de métal ou de plastique » qui ont été insérés dans leur vagin. 

Une situation au Tigré de plus en plus alarmante

L’ONG dénonce « l’absence de soutien des victimes », qui n’ont quasiment pas reçu de soutien psychologique et médical.

« Il faut que l’État éthiopien prenne des mesures immédiates pour empêcher les membres des forces de sécurité et des milices alliées de commettre des violences sexuelles et que l’Union africaine fasse tout ce qui est en son pouvoir pour que le Conseil de paix et de sécurité se penche sur ce conflit. » déclare Agnès Callamard. 

Amnesty International tente également de soulever la nécessité d’une intervention de l’ONU : « Il faut également que les autorités éthiopiennes permettent à la commission d’enquête de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples de se rendre sur place et que le Secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU) dépêche de toute urgence dans le Tigré son Équipe d’experts de l’état de droit et des questions touchant les violences sexuelles commises en période de conflit.»

La guerre du Tigré qui dure depuis le mois de novembre 2020, continue de s’étendre au-delà même de la région du Tigré et de plonger la région dans un conflit meurtrier dont les victimes de viols en subissent les conséquences… 

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