Quelques décennies plus tard, le grand peintre surréaliste Dali revient à Paris pour une exposition incontournable. Immanquables, des affiches de l’exposition sur cet artiste contesté sont présentes partout dans les rues et les transports de Paris. Relatons en quelques paragraphes cette rétrospective d’un grand peintre, exposé au centre Pompidou, en plein cœur de la capitale Française.
A la fois populaire et controversé, Dali demeure un pilier historique du XXe siècle, bien que souvent décrié pour sa vantardise, son goût exacerbé de l’argent et ses prises de positions politiques. En plus d’un grand artiste, le peintre fut toujours considéré comme un grand provocateur, un temps fou, l’autre génie. Cependant, c’est essentiellement cette folie raisonnée qui participe à la construction de la personnalité du personnage ainsi qu’à toute son œuvre, qui en tire une incroyable force.
Le Grand Masturbateur
Dans un ordre chrono-thématique, plus de deux cents œuvres sont exposées fièrement, débouchant évidemment sur un dialogue, voir une construction de réflexion entre le spectateur et l’artiste décédé. Dès le début de son travail, Dali se confronte frontalement à la tradition artistique, en y ajoutant une dimension correspondant implicitement à sa personnalité : la communication. Cependant à travers cette communication peut être évoquée légitimement la manipulation. Pourtant la manipulation mise en œuvre par Dali n’est pas essentiellement celle du spectateur, mais principalement celle des médias. Lui permettant ainsi d’arriver à sa finalité artistique, d’y exposer sa vision du monde, une fois angoissante, l’autre apaisante.
Ce paradoxe fait part intégrale de l’œuvre du peintre, promenant sans cesse l’observateur entre la minutie du détail et le baroque de la peinture à l’ancienne. Cette dualité se retrouve également dans la symbolique des tableaux, une androgynie y est souvent exposée afin de représenter la double identité du monde, qui finalement se regroupe pour n’en former qu’une sur de grandes questions englobant notamment souvent le couple rêve-réalité.
La Persistance de la Mémoire
Ce creux bâtissant deux choses en apparence opposées, se retrouve également par le caractère historique que Dali illustre dans ses tableaux. L’affrontement d’idéologie, l’entre-deux-guerres, la montée des totalitarismes, la guerre civile…
Tout au long de la rétrospective, on redécouvre de nombreux chefs-d ‘œuvres de l’artiste, comme « le grand masturbateur » (1929), ou encore « le spectre du Sex appeal » (1934), on y constate également des sculptures, des projets cinématographiques, ainsi que des œuvres éphémères.
Enfant Géopolitique observant la naissance de l’Homme Nouveau
Un autre aspect de ces pièces d’art marque l’exposition. Dali y dépeint l’inconscient humain, qui selon lui est marqué par la religion et la mythologie. On peut aisément remarquer que de nombreuses références à la mythologie grecque sont présentes, Cronos le dévoreur d’enfant, se cache dans l’Angélus, derrière laquelle se dissimule une scène d’infanticide, selon Dali. En outre, le combat du temps pour l’immortalité est explicitement représenté dans son tableau « la persistance de la mémoire » (1931), où l’on aperçoit des horloges dégoulinantes.
Pour voir cette rétrospective exposant le parangon du surréalisme sous toutes ses formes, c’est direction le centre Georges Pompidou, jusqu’au 25 mars 2013.
Charles des Portes