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La face cachée du crowdfunding

Le rachat par Facebook de la société Oculus VR à hauteur de 2 milliards de dollars, le 25 mars, a créé une polémique après les multiples rachats par le géant d’internet d’application comme WhatsApp. Désormais, le géant des réseaux sociaux s’attaque aux jeux vidéo, et rachète une société qui a été financé par le crowdfunding. Ce rachat pose donc des problèmes économiques mais surtout éthiques, les donneurs se sentant trahis par ce rachat.

Financées à 2,4 millions de dollars par la plateforme de crowdfunding Kickstarter en 2012, les lunettes de réalité virtuelle semblent être l’avenir du jeu vidéo.  Facebook ne souhaite pas rester en-dehors de ce qui semble être une révolution vidéoludique. Mais ceux qui ont participé au financement par Kickstarter se sentent « trahis » par la société Oculus, et réclament un préjudice éthique ou financier après ce rachat. L’action Facebook a ainsi chuté de 7%, preuve que le crowdfunding a un impact conséquent sur cette opération.

Comment fonctionne le système de production participative, ou plus communément appelé « crowdfunding » ?

Le système de crowdfunding est né au XVIIIe siècle pour les actions de charité, mais il a surtout émergé avec l’apparition d’Internet et de divers groupes, surtout spécialisés dans un domaine artistique précis, comme la musique ou les jeux vidéo apparaissent au milieu des années 2000, avec MyMajorCompany en 2007 ou Kickstarter en 2009.

En France, néanmoins, le crowdfunding n’est pas très développé à cause des contraintes législatives concernant le système de financement. Ce qu’il faut comprendre, c’est que la plupart des sites avec ce financement ne proposent que des récoltes de dons, le donateur n’a aucune part dans le projet et ne perçoit aucun bénéfice des futurs ventes.

Certaines comme MyMajorCompany proposent un système de production où le donateur recevra des royalties, mais la plupart ne sont que des soutiens aux projets et ne promettent que des cadeaux, comme apparaître dans les crédits de la production ou bien un voyage dans le studio.

Au fil du temps, deux écoles se sont formées, celle qui transforme l’internaute en véritable investisseur, avec retour sur investissement ou bien celle qui propose uniquement un lien entre donateur et créateur artistique. Les sites se rémunèrent en prélevant une commission sur les dons. Or, le problème éthique posé par le rachat se pose, les donateurs se sentent trahis parce qu’ils étaient les premiers à croire dans le projet de l’Oculus et voient en Facebook qu’un opportunisme au vu du succès de la machine.

Juridiquement, la tâche semble compliquée pour les donateurs car conscient de la charte qui précise bien qu’il n’y a aucun préjudice à recevoir, que ce sont des dons et que l’entreprise n’a aucune obligation vis à vis des donateurs hormis la création du projet.

Malgré un succès certain dans un modèle économique qui intéresse, créateur et donateur ou investisseur, le crowdfunding est encore fragile, le site Spidart qui a commencé en 2007 pour la musique a été placé en liquidation judiciaire en 2010.

 

 

 

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