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Facebook, complice d’anciens bourreaux sexuels ?

Le Daily Beast accuse Facebook d’exposer les victimes de violence conjugales à leurs anciens bourreaux, en interdisant l’usage de pseudonyme sur son site.

En effet, les femmes voulant couper toutes leurs relations avec leur agresseur s’exposent à être retrouvé. En effet, les conditions d’utilisation stipulent que Facebook est en mesure d’exiger des justificatifs d’identité, de supprimer un deuxième compte sous pseudo car tout ce qui est dit sur Facebook engage l’identité de la personne afin de rendre le site plus sûr. Un algorithme sélectionne les noms qui ne lui paraissent pas « authentiques ».
C’est ce qu’il est arrivé à Lily, qui témoigne dans le Dail Beast. Cette femme a reçu un message de son ancien bourreau après avoir dû réutiliser son vrai nom : « Tu es devenue excentrique.« . Elle accuse cet homme de lui avoir brisé les côtes et de plusieurs viols il y a vingt ans. Repérée par l’algorithme du site internet car elle changeait trop souvent de pseudo, elle est aujourd’hui terrorisée. C’est un exemple parmi tant d’autres, dont certains témoignent dans l’article du Daily Beast.

Des pseudos pour ne pas être retrouvées

Il est très important pour les victimes de violences de ne pas se couper de toute vie sociale, quand 71% des adultes en ligne utilisent Facebook : ne pas y être inscrit pourrait été une forme « d’exil social« . L’usage de  pseudos leur permet ainsi de ne pas être retrouvées.
Les proches constituent un soutien essentiel dans la reconstruction des victimes. Une femme confie ainsi « ne pas être sur Facebook signifierait que je n’aurais jamais connu une grande partie des personnes dans ma vie actuellement.« . Elle est donc restée deux ans sur Facebook, malgré le harcèlement dont elle faisait l’objet par un ancien compagnon.                                                                                                                                                                             De plus, les photos de profils sont toujours accessibles par tous, et les victimes craignent d’être retrouvées par des amis en commun. La localisation peut aussi poser des problèmes : un témoin raconte au journal sa peur lorsqu’un ami a localisé instantanément le restaurant dans lequel ils mangeaient.

Une campagne de contestation a eu lieu l’année dernière

Une campagne de protestation a vu le jour en Juin dernier avec le #MyNameIs. Des membres de la communauté LGBT ont manifesté leur indignations face à la suppression de compte de transsexuels, estimant que Facebook n’avaient pas à juger qui ils étaient. De plus, leur pseudonyme était le nom en lequel ils se retrouvaient, plus que sur celui inscrit sur leurs papiers d’identité. Des manifestations avaient été organisées, et une pétition en ligne lancée.
Le directeur de la protection des données de Facebook avait réagi, en présentant des excuses publiques. Ces excuses n’ont rien donné, car seuls des changements superficiels ont été faits, déplore au Daily Beast l’initiateur de la campagne « MyNameIs ».
Le porte-parole de Facebook a pourtant assuré que des changements importants avaient été faits, notamment dans l’ouverture des justificatifs d’identité, maintenant ouverts aux transgenres.
Malgré cela, l’algorithme tourne encore, et la fonction « signaler un faux profil » permet de stigmatiser des transsexuels ou aux anciens agresseurs de dénoncer leurs victimes.

Imposer des vrais noms permet aussi de protéger des victimes

Cependant, le Réseau National pour la fin de la violence domestique (The National Network to End Domestic Violence) pointe un des avantages de l’interdiction des pseudos : les harceleurs peuvent ainsi être poursuivit. De plus, le fait d’engager sa propre identité sur internet engage ne pas avoir de comportement violent, raciste ou homophobe.                                                                                                                                                                                             Facebook avance que 99% des faux noms repérés se sont avérés appartenir à des harceleurs ou des « mauvais individus », y compris des maris violents.

L’appat du gain toujours plus fort

Facebook est à ce jour le seul réseau social à exiger de ses utilisateurs un vrai nom constituant une réelle identification. Twitter, Instagram ou Google Plus les autorisent, car à un utilisateur correspond un pseudonyme possible.
Cependant, on peut supposer que Facebook soit moins motivé par la lutte contre le harcèlement que par les milliards que lui rapporte la revente de données personnelles. Le twittos Aestetix, interviewé dans l’article, explique que selon lui, la somme déjà investi dans cette politique n’incitera pas à un retour en arrière. De plus, en ayant des vrais noms et des pseudos stables, Facebook peut regrouper les données à vendre, et ainsi faire plus de bénéfices.

Encore une nouvelle preuve que Facebook nous utilise tout d’abord comme des produits, dont la revente d’information personnelle est lucrative, même au prix de notre sécurité.

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