« C’est toute la France qui travaille pour rebâtir Notre-Dame ! » soulignait le Général Georgelin à propos du chantier de Notre-Dame. Un chantier hors-norme, impliquant 1000 entrepreneurs qui ont œuvré à la restauration de la cathédrale, dont 500 provenant des territoires. Des TPE-PME unies dans l’excellence, montrant aux yeux du monde entier toute la richesse et le savoir-faire de la France à l’occasion de la réouverture de la cathédrale.
Pourtant, derrière leurs réussites (auxquelles on peut rajouter celles des Jeux Paris 2024), ces petites et moyennes entreprises peinent à séduire et à recruter chez les nouvelles générations : 53% des dirigeants des TPE-PME déclarent rencontrer des difficultés de recrutement, notamment chez ces jeunes actifs, d’après le baromètre Bpifrance Le Lab et Rexecode de novembre 2023.
Problématique ! Le rôle des jeunes est crucial pour l’avenir du « Fait en France », et la transmission est essentiel pour assurer la pérennité de nos savoir-faire. Leur énergie, leurs nouvelles compétences, et leur quête de sens sont autant d’atouts pour les entreprises qui portent haut les couleurs bleu-blanc-rouge.
Mais depuis la pandémie de Covid-19, les attentes professionnelles des jeunes travailleurs ont évolué : une aspiration à plus de flexibilité ou une envie de travailler pour des entreprises alignées sur leurs valeurs.
Ainsi, lorsqu’elles peuvent se le permettre, certaines TPE-PME ont donc dû innover pour répondre à ces nouvelles attentes. Les employeurs doivent désormais adapter leurs offres d’emploi à une nouvelle génération de salariés, davantage désireuse d’équilibrer leur rapport entre vie professionnelle et vie privée. C’est le cas de Mécanic Sud Industrie (MSI), une entreprise spécialisée dans la fabrication de pièces mécaniques, qui a mis en place des horaires variables. Elle permet ainsi à ses salariés de choisir une plage d’arrivée entre 7h et 9h, avec une pause méridienne modulable de 45 minutes à 2 heures.
Concernant la quête de sens de cette nouvelle génération, les TPE-PME ont pourtant toutes les clés en main ! En valorisant leur ancrage territorial et leur contribution au savoir-faire français, les employeurs peuvent porter ces aspirations. En rejoignant ces entreprises, les jeunes ne rejoignent pas seulement une structure, ils participent activement à la vitalité de nos régions et au maintien de leur tissu économique.
Une transmission essentielle à la pérennité de nos savoir-faire donc, notamment pour aider au développement et à la modernisation des TPE-PME actuelles : sur la question de la digitalisation par exemple, où il reste encore tant à faire pour ces entreprises afin qu’elles puissent gagner davantage en performance et en agilité. Alors que la présence en ligne d’une entreprise via un site en ligne est souvent le premier pas vers la transformation numérique, seulement 68% des TPE-PME françaises disposent en 2023 d’un site quand la moyenne européenne se situe à 80% (eurostat). Les métiers du numérique et de la communication s’étant très largement développés ces dernières années, les compétences de ces nouveaux professionnels peuvent être autant d’atouts considérables pour les TPE/PME qui souhaitent commencer ou affirmer leur présence en ligne.
Mais alors, comment faire venir cette jeunesse vers les métiers du « Fait en France » ? Face au défi du recrutement, l’apprentissage semble être l’une des voies les plus prometteuses pour répondre aux besoins des entreprises tout en permettant de fidéliser les jeunes vers ces métiers. La France a connu une véritable explosion du nombre d’apprentis ces dernières années, passant de 400 000 à plus d’un million. Dans l’industrie, hors agroalimentaire, ce sont 80 500 nouveaux contrats d’apprentissage qui ont été signés en 2023, soit une hausse de 44 % par rapport à 2020. Ces chiffres montrent un intérêt croissant pour cette voie, qui concilie formation et expérience concrète en entreprise.
Dès lors, encourager les jeunes vers les métiers du « Fait en France », c’est leur offrir l’opportunité unique de porter un héritage que le monde entier nous envie. Acteurs publics, écoles, entreprises doivent travailler de concert pour renforcer l’attractivité des TPE-PME chez les jeunes, notamment par la voie de l’apprentissage qui doit devenir l’une des priorités de nos politiques publiques. Tous ensemble, faisons de cette nouvelle génération les héritiers du savoir-faire français !