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Felix Moati : « Je me vois grandir à l’écran »

Felix Moati

Tout Pour Réussir, dix minutes d’interview avec Saad Merzak. Un retour sur la carrière d’une personnalité du monde médiatique, artistique ou économique, et les raisons de son succès. Aujourd’hui Saad reçoit le comédien Félix Moati, révélé au grand public par le film « LOL », comédie pour adolescents de Lisa Azuelos. Félix Moati, vingt-sept ans, revient au cinéma avec le film « Gaspard va au mariage », dans les salles à partir de ce mercredi 31 janvier. 

Saad Merzak : Depuis le film « LOL », vous en avez tourné pas mal des longs-métrages, quel bilan faîtes-vous de vos dix dernières années dans le cinéma ?

Félix Moati : Je fais un bilan de … et bien, ce qui est marrant quand on commence assez jeune, à dix-huit ans, j’ai vingt-sept ans maintenant, je me vois grandir à l’écran. Donc j’ai des témoignages du fait que je prends de l’âge, je vieillis quoi. Voilà le bilan que j’en tire, et je me dis que je me ressemble de plus en plus.

Et justement en tant qu’acteur, vous arrivez à vous voir à l’écran ? Enfin quel effet cela fait, quand on se voit jouer ?

Moi, à titre personnel, je m’en fous. Ce qui me marque le plus, c’est ma voix. Je ne suis pas conscient d’avoir la voix que j’ai, mais me voir je n’en fais pas toute une histoire.

Dans « Gaspard va au mariage », vous retrouvez votre ancienne partenaire de « LOL », Christa Theret. Comment se sont passées les retrouvailles ? Vous étiez restés proches depuis « LOL » ?

Ouai, avec Christa, on est toujours restés très proches, on a un peu un rapport de frère à sœur (comme dans « Gaspard va au mariage »). Ça s’est passé très naturellement, avec la joie de se retrouver dans un espace de travail.

Qu’est-ce qui vous a donné envie, de vous mettre au cinéma, depuis vos dix-huit ans ?

La possibilité de vivre toutes les vies qu’on n’a pas eu, la possibilité d’explorer plusieurs facettes de l’identité. Voilà ce qui me donne l’envie de faire du cinéma, la fuite qu’il permet, à savoir la fuite du réel, créer de l’illusion, du spectacle.

Quelles ont été vos trois meilleures rencontres professionnelles et pourquoi ?

Je dirais tout d’abord Vincent Lacoste, j’ai réalisé mon premier long-métrage avec lui, il en est le héros. On s’était rencontrés bien avant, sans travailler, et puis on a travaillé ensemble sur « Hippocrate » pour la première fois et c’est devenu un vrai camarade. Je dirais également Michel Leclerc, parce que c’est le premier à m’avoir confié un rôle principal, ça forge un homme à vie. Mais il n’y en a pas que trois, il y a Anthony (Corbier ndlr) pour la délicatesse de sa mise en scène et mon envie de travailler avec lui depuis que j’avais vu son premier film « Douche Froide », mon envie préexistait au tournage. Il y a également Michael Moore, enfin plein de réalisateurs qui ont été très importants.

Vous venez de finir la réalisation de votre premier long-métrage, alors de quoi va-t-il parler ? Il y a Vincent Lacoste au casting, y a-t-il d’autres noms à rappeler ?

Il y a Benoit Poelvoorde, Mathieu Capella, un jeune acteur de treize ans qui est délirant, et Anaïs Demoustier.

D’accord et pour l’histoire, en quelques mots ?

Une histoire d’héritage, des névroses et de la joie aussi. Et une histoire de filiation, de transmission et de nom de famille. 

Vous êtes à l’affiche entre deux à trois films par an, ce qui laisse peu de temps libre. A quoi ressemble votre quotidien lorsque vous ne travaillez pas ?  

Je suis un garçon de rituels moi, je vais tous les matins dans le même café, je lis le même journal, le soir je vais dans les mêmes restaurants. Mon quotidien est très cadré et structuré.

Gaspard va au mariage - Interview de Felix Moati

Felix Moati à l’affiche de « Gaspard va au mariage »

 

Sinon vous sortez un peu ? Vous faîtes du sport ?

Je sors beaucoup, je fais du sport modérément, en fait je fais du sport pour pouvoir continuer à sortir (rires).

Entre la réalisation de votre dernier film et les films où vous jouez en tant qu’acteur, finalement vous préférez quoi ?

C’est le même métier pour moi, je n’arrive pas à faire de distinctions entre les deux. J’ai envie de jouer comme j’ai envie de réaliser, à savoir pour offrir aux gens une heure et demie d’un monde plus agréable à vivre que le monde réel.

Comment choisissez-vous les films dans lesquels vous jouez, quels sont les critères ?

Le scénario exclusivement.

Seulement ?  C’est-à-dire vous ne vous demandez pas, avec qui vous allez jouer ? Quel est le réalisateur ?

Si, comme dans le film d’Antony, il y a Christa, Guillaume Gouix, Marina Foïs, Johan Heldenbergh et Laetitia Dosch. C’est évidemment plus séduisant pour moi. Après je pense qu’en France, on a de bons acteurs, donc il y a peu de gens avec lesquels je n’ai pas envie de tourner, je crois qu’il n’y en a même pas. C’est vraiment le scénario, et puis ce qui était encore plus séduisant c’était le fait que j’avais envie de tourner avec Antony Cordier depuis longtemps. Donc voilà il n’y a que le scénario qui compte, parce qu’un mauvais scénario ne fera jamais un bon film, jamais.

Dans le cinéma français, on voit souvent les mêmes têtes à l’affiche, que conseillez-vous à un jeune qui aimerait faire son trou dans ce métier ?

Je lui dirais de s’accrocher, de n’en faire qu’à sa tête, d’être comme un chien qui ronge un os et de surtout savoir pourquoi il fait ce métier. Il faut se poser les bonnes questions comme pour n’importe quel métier, je pense que c’est essentiel de se poser ces questions-là.

Depuis vos débuts, vous avez toujours réussi à vivre du cinéma ou il vous est déjà arrivé de cumuler des jobs alimentaires en parallèle ?

J’ai déjà fait évidemment des jobs alimentaires au début, j’ai fait la plonge, j’ai fait l’homme sandwich à la FIAC (Festival International d’Art Contemporain ndlr), avec des touristes japonais qui me prenaient pour une œuvre d’art, ce qui n’était pas déplaisant. Et sinon, j’ai eu une période, il y a trois/quatre ans, où je n’ai pas tourné et où financièrement c’était compliqué. Mais c’est le lot de tous les acteurs de connaître ça de toute façon

Et aujourd’hui ça va mieux du coup ?

Aujourd’hui je suis extrêmement riche (rires). Ce n’est pas vrai hein.

J’ai lu dans une interview que vous parlez couramment anglais, une carrière à l’international c’est un rêve ou un projet d’avenir ?

Oh you know … (rires), une carrière à l’international ? Non il y a trop de choses à faire en France en ce moment.

Vous n’avez pas de compte Twitter, ni de smartphone et vous revendiquez de ne pas être connecté, pourquoi ?

Je ne revendique pas, ça fascine les gens, ça n’a rien à voir. Non je ne revendique rien de tout cela, les gens font bien ce qu’ils veulent, cela attise la curiosité. J’ai envie qu’on me voit dans des films, pas sur Internet.

Les réseaux sociaux vous font peur ? C’est-à-dire que vous ne pourrez pas allez voir ce qui est dit sur vous, sur vos films ?

Il y a d’autres moyens d’aller voir, ne vous en faîtes pas, il faut être ingénieux. C’est quelque chose sur laquelle on n’a aucun contrôle, et moi j’aime avoir le contrôle des choses donc je préfère ne pas m’immiscer là-dedans. Et puis par ailleurs je trouve ça très chronophage et je ne comprends pas le principe d’auto-promotion.

Dernière question, à quoi va ressembler votre année 2018 ?

Et bien ça dépend (rires), elle peut être merveilleuse comme elle peut être l’année de tous les désastres, mais ce qui est le cas dans ce métier.

Mais pour l’instant ça a l’air de bien commencer…

Bien sûr, en tout cas je fais ce que je veux et ça c’est une chance incroyable et inouïe

Il y a une date de sortie du film que vous avez réalisé ou pas encore ?

Non pas encore, par contre il y a la date de « Gaspard va au mariage », le 31 janvier.

Merci beaucoup Felix Moati

Merci à vous

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