Ce week-end s’achevant, a marqué un petit événement. Ce 23 septembre a vu l’ouverture du festival de cinéma de Tulle organisé par les différentes structures que sont « Autour du 1er mai », « Peuple et Culture », « le Centre audiovisuel Simone de Beauvoir » ainsi que le cinéma Véo. On avait presque oublié la saveur et l’importance des festivités culturelles pour notre société, pour la vie et le lien entre les personnes. Le festival, qui devait avoir lieu en mai, a fait sa rentrée en septembre avec une thématique forte et lumineuse à savoir « Les filles sages vont au Paradis les autres où elles veulent ». A travers ce titre, phrase essentielle dans la lutte féministe, permet d’appréhender la liberté des femmes, l’égalité, l’Histoire à travers les mouvements féministes, la question du genre, l’affirmation et l’impact sociétal et politique qui peuvent façonner les personnes. Un festival entièrement tourné vers l’éducation populaire en guise de déconfinement culturel, portant fièrement un socle de savoir régional.
Échanger, débattre, apprendre
Que c’est bon, que cela est bon de revenir en festival après ces derniers temps. Certes, l’aurore n’est pas encore là, et nous sommes encore plongés dans une peinture du Caravage. Le public, craintif et anxieux à la suite de la reprise des mesures fortes pour lutter contre la pandémie, n’est pas là en masse. Certes, le contexte d’insécurité sanitaire pousse les festivités à se contenir et à rester sobres. Certes, il y a tous ces maux dans cette atmosphère ambivalente à l’approche de l’hiver. Certes… Mais derrière tout cela, il y a la créativité, il y a le débat, il y a la rencontre et la découverte.
Et surtout, il y a ce lien, il y a cette volonté de se réunir pour passer et transmettre le savoir. Derrière tout cela, il y a la vie. Alors oui, c’est bon de voir, en ce mois de septembre, le retour de la culture et des lieux d’échanges. Un retour qui est également crucial pour les cinémas qui sont des acteurs essentiels du secteur cinématographique, mais également pour l’aspect socio-culturel. Oui, septembre n’est pas seulement synonyme de rentrée scolaire ou de rentrée sociale, septembre, c’est également le mois de la rentrée culturelle.
Une programmation forte
« Le combat pour l’émergence d’un cinéma de femme ne date pas de notre génération, ni d’hier, et ça il faut le concevoir et continuer à le montrer », Nicole Fernandez Ferrer, directrice du centre Simone de Beauvoir.
« Il ne faut pas oublier que les femmes, c’est la moitié du monde », se rappeler cette douce phrase ironique mais pleine de sens.
Le centre Simone de Beauvoir se voit octroyer une carte blanche pour la programmation du festival. Le centre créé en 1982 par Carole Roussopoulos, Delphine Seyrig, et Iona Wieder, poursuite l’objectif de diffusion, de conservation, d’enrichir le matrimoine audiovisuel.
Au programme, une dizaine de films, des débats, des ateliers avec les écoles où il est question d’échanger avec les grands mouvements d’émancipation des femmes, les injustices qu’elles combattent avec force et vigueur. Questionner l’Histoire ainsi que notre société à travers la question des femmes, à travers les enjeux politiques, sociaux et culturels, qui se jouent encore à ce jour. Une carte blanche permettant de montrer et d’appréhender non seulement le travail du centre Simone de Beauvoir mais également de voir les échanges avec les institutions telles que le CNC.
Un festival protéiforme
Ce festival tulliste a la singularité de se scinder en deux parties. Deux formes d’action pour un même but, celui d’emmener le débat et la culture aux personnes et non l’inverse. Du 24 au 27 septembre, le festival se sédentarise au cinéma Véo de tulle où douze films sont projetés préalablement à plusieurs débats.. Ces échanges permettent de comprendre, questionner l’œuvre cinématographique pour que le public soit actif et construise, au même titre que les invités, le festival. Et du 1er au 4 octobre, le festival devient vagabond et va à la rencontre de la campagne tulloise. Cela est l’occasion d’emmener le cinéma dans des endroits, des villages, où celui-ci est souvent exempt faute de moyens. L’ancrage culturel ainsi que le tissage associatif, sont les missions annuelles de ces structures dont le festival essaye de rendre visible.