La fête des Lumières s’est achevée samedi dernier. Plusieurs milliers de personnes se sont retrouvés dans les rues pour observer les quarante-six installations lumineuses, fixes ou mouvantes. Rétrospective.
Au milieu du jardin fleuri de la Place Bellecour, on se serait cru dans « Alice au pays des merveilles ». Des clochettes, des papillons, des pivoines et des herbes folles gigantesques ont habillé durant trois jours le parterre de la plus grande place de Lyon.
Une ambiance festive régnait dans les allées et avenues. En plus des décorations de Noël, des lumignons ornaient les arbres et la devanture de plusieurs boutiques nous plongeant dans une atmosphère enfantine.
Vers neuf heures du soir la température a baissé, avoisinant le zéro, et un petit vent soufflait le long des quais. Mais pour réchauffer les corps, des petits stands de vin chaud avaient été disposés un peu partout dans les premier, deuxième, cinquième et septième arrondissements. Les odeurs enivrantes de l’alcool cuit accompagnaient les musiciens au coin des rues, une fanfare près de la place Sathonay, un groupe de guitaristes et de chanteurs près de la Rue de la République. Des nostalgiques entonnaient «Allumer le feu», hymne à Johnny Hallyday dont l’hommage populaire avait eu lieu l’après-midi à Paris.
Malgré la «Golden Hours» de la place des Jacobins (Lyon 2), on en oubliait le temps qui passe.
Devant cette merveille, on comprend pourquoi l’expression «Golden Hours» est employée par les photographes pour désigner la lumière idéale, celle que l’on cherche à tout prix à capter pour obtenir les meilleurs clichés.
Sur la place des Terreaux, cette fois, «Enoha fait son cinéma». le temps d’une animation éphémère, les murs de l’Hôtel de Ville et du musée des Beaux-Arts ont été transformés en un gigantesque cinéma plein-air. La petite Enoha guidait les spectateurs pour ce long, et à la fois si court, voyage à travers l’histoire du septième art. De l’«Odyssée de l’espace» à «Harry Potter» en passant par «Inception» les musiques étaient tout aussi grandioses que les images d’animation. Les montages spectaculaires ont valu à la rue Édouard Herriot, l’unique accès à la place, d’être totalement encombrée par une foule à l’arrêt pendant plusieurs minutes.
La danse des araignées de la place Sathonay contrastait avec les doux papillons de Bellecour. Avec leurs grandes pattes elles donnaient des frissons dans le dos. Animaux incompris que sont ces petites bêtes, elles ont cependant amusé petits et grands à la manière dont elles déambulaient sur leur toile de perles, au rythme de la musique.
Certains auront peut-être préféré les couleurs de l’arc-en-ciel du Théâtre des Célestins.
La Colline de Fourvière s’était également parée de mille feux pour l’occasion. Pour la première fois à la fête des Lumières, la Basilique et les jardins du Rosaire ont fait parti du somptueux tableau. La Cathédrale Saint-Jean et le Palais de Justice étaient, quant à eux, au rendez-vous comme chaque année.
Une autre nouveauté: la nouvelle famille des Lampadophores, les «Tubulophares». Les figures gonflables étaient accrochées à des chariots métalliques eux-mêmes poussés par le groupe d’artistes. Progressant à toute allure, la foule se précipitait derrière eux sur le Quai Saint-Antoine.
Si la fête des Lumières est connue pour être inoubliable de nuit, Ombeline, une jeune étudiante qui a assisté pour la première fois à l’événement les préfère «cent fois plus de jour». Pour les retardataires, certaines d’entre elles n’ont pas encore été totalement désinstallées.