Du 14 au 18 septembre se tiendra la 18ème édition du Festival de la fiction TV de La Rochelle. Nous avons rencontré son Président, Stéphane Strano.
Nouvelle édition, nouveaux défis pour le Festival de la Fiction TV et plus largement pour la fiction française. Son nouveau Président, Stéphane Strano nous explique ses envies pour le Festival…et pour notre fiction.
« Ne pas copier le monde mais s’en inspirer »
Quelles sont vos envies et vos ambitions en tant que nouveau Président du Festival?
Stéphane Strano: C’est une question qui a l’air simple mais qui ne l’est pas. J’essaye de penser la fiction car c’est aussi mon métier depuis des années en tant que producteur. Mon idée a d’abord été de me dire que je veux travailler pour le bien commun. Je veux travailler sans gagner d’argent sur ce projet car j’ai besoin de sentir que mon métier est une composition commune et que le travail de Quentin Raspail (ancien Président du Festival, devenu Président d’Honneur ndlr) a été de créer un bien commun. Donc pour vous répondre, je ne sais pas encore ce que je veux faire du Festival, mais je veux que ça reste un moyen de nous retrouver autrement, de se rendre compte de nos forces, de joindre nos talents et de faire la meilleure fiction parce que je suis fier d’être français, je suis fier de la création française et je ne veux pas copier le monde mais je veux m’en inspirer. Je trouverai le moyen de bâtir cet édifice là parce que je crois en la création française.
Est ce que vos envies ou vos déceptions en tant que producteur vont influencer vos envies pour la fiction française?
Je travaille sur les histoires et la société. Dans ma petite expérience de 15 années de production, j’ai vu des histoires qui sont devenues des BD, des romans, des pièces de théâtre, ou de la fiction. Je ne suis pas encore un producteur frustré, ce sera très difficile de me frustrer. Quand une chaîne me dit non et que je crois en une histoire, c’est que cette histoire n’aura pas en lieu en télévision mais ailleurs et c’est mon axe de travail.
« Retrouver notre art consommé de la narration au travers de notre fiction »
Qu’est ce qui à votre avis manque à la fiction française pour franchir le niveau suivant, c’est-à-dire une reconnaissance internationale encore plus importante?
Je pense que l’on doit être fier de ce que nous sommes, de ce que nous sommes devenus. On doit se souvenir de la qualité de notre travail en littérature au XIXème siècle, on doit redevenir les héritiers de ce que l’on a toujours été. Aucun artiste américain ne méconnaît la grandeur de la littérature française, l’art de la narration française. Nous devons juste retrouver cette fierté et c’est quelque chose d’intime et de personnel dont on est tous capable. J’essaie de créer au sein de ce Festival un moment où cette magie peut opérer. La magie d’un instant. On a tout pour faire de bonnes choses. On fait partie du « bloc latin » qui est un des lieux du monde les plus attractifs. On doit retrouver notre art consommé de la narration au travers de notre fiction. Nos échecs ne sont qu’accidentels.