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Coup de projo… sur des films politiques français (Une partie de campagne, L’exercice de l’état, Z)

Top films politiques

Pour la sortie de Chez Nous, Radio VL revient sur trois films politiques français qui font référence en la matière, et qu’il ne faut donc pas manquer.

A lire aussi : On a vu pour vous… Chez Nous, le film sur le FN de Lucas Belvaux

Une partie de campagne – 1974
Réalisé par Raymond Depardon
Avec Valéry Giscard-D’Estaing

films politiques

Mais c’est quoi déjà… Une partie de campagne ? Ce document d’archive retrace la campagne du candidat Valéry Giscard d’Estaing aux élections présidentielles de 1974. Une fois élu Président de la République, celui-ci s’était opposé à la diffusion du film jusqu’à 2002. 

Début 1974, Valéry Giscard d’Estaing est le jeune et brillant Ministre des Finances de Georges Pompidou. Lorsque celui-ci décède brutalement début avril, une campagne présidentielle éclair et inédite démarre. Parvenant à s’imposer dans son camp face au Premier Ministre Pierre Messmer et au Président de l’Assemblée Edgar Faure, Giscard passera de 3e homme à vainqueur en écrasant Jacques Chaban-Delmas et s’imposant d’une tête face à François Mitterand au second tour. Désargenté, il se démarquera pourtant des autres candidats grâce à une campagne à l’Américaine, menée tambour battant et sur tous les fronts, jusqu’à un débat télévisé final que beaucoup disent avoir été déterminant : il sera élu avec à peine 425 000 voix d’avance sur son adversaire. C’est cette aventure que le photographe et cinéaste Raymond Depardon a été autorisé à suivre, au plus près du candidat et à la demande de celui-ci. Pourtant, une fois élu, VGE refusera la diffusion des images. Il faudra attendre 2002 (!) pour que le grand public découvre ce document historique exceptionnel. Et se rende compte qu’il n’y avait absolument rien qui justifie l’interdiction de sa diffusion à l’époque. Un comble que peu de films politiques réussis peuvent se permettre.

L’exercice de l’état – 2011
Réalisé par Pierre Schoeller
Avec Olivier Gourmet, Michel Blanc, Zabou Breitman…

Mais c’est quoi déjà… L’Exercice de l’état ? Le ministre des Transports Bertrand Saint-Jean est réveillé en pleine nuit par son directeur de cabinet. Un car a basculé dans un ravin. Il y va, il n’a pas le choix. Ainsi commence l’odyssée d’un homme d’Etat dans un monde toujours plus complexe et hostile. Vitesse, lutte de pouvoirs, chaos, crise économique… Tout s’enchaîne et se percute. Une urgence chasse l’autre. A quels sacrifices les hommes sont-ils prêts ? Jusqu’où tiendront-ils, dans un Etat qui dévore ceux qui le servent ? 

L’Exercice du l’Etat est une plongée mécanique et froide dans les méandres de l’exercice du pouvoir. Bernard Saint-Jean, Ministre des Transports, doit mener un plan de privatisation des gares ferroviaires. Coups bas, manifestations, trahisons, dilemmes moraux.. Tout y passe dans cette analyse par l’exemple du quotidien d’un ministre, dont les décisions ont des conséquences sur des milliers de Français, et qui doit tenir compte d’une infinité de facteurs pour exercer au mieux son métier. Olivier Gourmet est exceptionnel en ministre sous tension, pour un film dépouillé qui remportera le Prix de la Critique Internationale au Festival de Cannes 2011, et, excusez du peu, 11 nominations aux César de la même année, pour en remporter finalement 3.

Z – 1969
Réalisé par Costa-Gavras
Avec Yves Montand, Irène Papas, Jean-Louis Trintignant

 

Mais c’est quoi déjà… Z ? Un député progressiste est assassiné dans un pays méditerranéen. Le juge d’instruction s’occupant de l’enquête met en évidence, dans ce crime, la participation de l’armée et de la police.

En 1969, Costa-Gavras réalise son 3e film, Z, qui deviendra rapidement une référence parmi les films politiques engagés francophones. Adaptation du roman du même nom, de Vassilis Vassilikos, il revient sur l’assassinat en 1963 d’un député Grec, dans un pays marqué par un gouvernement officiellement démocratique, mais en fait autoritaire et peu respectueux de la séparation des pouvoirs, prélude au coup d’État de 1967 et à la dictature des Colonels qui suivra. Le sujet du film, brûlant, sera difficile à vendre (la United Artists a refusé de le produire, car « trop politique »). Le réalisateur finira par trouver des financements grâce à ses amis Eric Schlumberger et Jacques Perrin. Il ne citera jamais le nom du pays où se déroule l’intrigue, alors que Jean-Louis Trintignant et Yves Montand accepteront de diminuer leur cachet pour permettre au film de voir le jour (ce dernier jouera même gratuitement). Z marquera l’année 69, en étant un succès à la fois public et critique. Premier vrai thriller politique français, il remportera le grand prix du Jury au Festival de Cannes, et 2 oscars, dont celui du meilleur film étranger. Costa-Gavras poursuivra son exploration du monde politique avec ses deux films suivants, L’Aveu en 1970, et Etat de Siège, en 1973, autres œuvres polémiques et réussies.

 

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