C’est le 13 novembre que « Finalement », le dernier Lelouch sortira dans les salles. Avec à la clé une bande originale sublime et classe.
Dans un monde de plus en plus fou, Lino qui a décidé de tout plaquer, va se rendre compte que finalement : tout ce qui nous arrive, c’est pour notre bien !
Lelouch aime les rencontres
On ne s’arrêtera pas longtemps sur le film en lui même, n’ayant que trop peu de points de comparaison pour porter un jugement suffisamment exhaustif sur la filmographie de Lelouch et comment « Finalement » s’y insert. Mais comme il convient aussi de regarder un film pour ce qu’il est, nous ne pouvons que reconnaître que malgré une durée sans doute trop importante (le film aurait gagné à être plus court), ce nouveau film de Claude Lelouch nous a fait passer un moment délicieux et simple, ce qui est parfois utile et fait du bien de revenir à des moments qui n’entendent pas « réinventer l’histoire de l’Humanité » mais simplement raconter des choses qui parleront au coeur de chacun.
Claude Lelouch sait toujours filmer l’humain dans ce qu’il a de plus simple et de plus complexe à la fois, nous offrant non pas des leçons sur la vie mais des leçons de vie. Une fois de plus, il met en scène des rencontres entre Lino – en mal de repères – et celles et ceux qui croisent. Au passage, il donne sans doute à Kad Merad un de ses plus beaux rôles dramatiques au cinéma et il s’y montre absolument bouleversant de bout en bout (on aime aussi particulièrement sa relation avec sa fille Barbara).
Et il en est de même avec la musique qui imprègne le film de bout en bout. Une rencontre improbable mais authentique et forte entre Ibrahim Maalouf et Didier Barbelivien.
« Les menteurs ont eu l’élégance de ne pas nous dire la vérité »
Si Finalement convoque des sentiments simples comme le disait, la musique contribue à les sublimer. Il fallait penser à réunir la musique d’une classe folle à la trompette de Maalouf avec le sens de l’écriture belle, efficace et populaire de Barbelivien. Les notes et les mots des deux artistes s’envolent avec maestria pour nous rappeler que les sentiments sans fioriture que l’on reçoit sont parfois les plus beaux à ressentir.
La musique d’Ibrahim Maalouf accompagne si bien les déambulations de Lino dans la vie des « uns et des autres » qu’elle force aussi chaque spectateur à une véritable introspection personnelle qui permet au personnage campé par Kad Mérad de renaître et de revivre. Mais quand la musique du musicien rejoint sur la route du film les mots de Barbelivien, on se plaît à se souvenir pourquoi il est un formidable parolier et un faiseur de tubes, capable avec les plus simples chansons de devenir un marqueur de nos vies. Ici, il se lâche et donne à la fable de Lelouch des textes bouleversants à l’image du titre qui donne son nom au film. Un duo incroyable entre Kad Merad et la prodigieuse Barbara Pravi (qui était destinée visiblement à travailler avec Lelouch et Barbelivien tant sa voix se marie si bien avec son cinéma et ses paroles).
Mais on peut aussi se souvenir et savourer de « La folie des sentiments » ou « L’aventure sera toujours l’aventure« , autant de titres qui sont un élégant prolongement de l’univers de la chanteuse (et de son album sorti récemment). Mais Kad Mérad n’est pas non plus en reste. Si on évoquait sa prestation des plus réussies dans le film, il se révèle un crooner incroyable dans des titres composés spécialement, à commencer par « Un piano et une trompette » qu’il délivre avec une classe certaine dans le film accompagné des notes enivrantes d’Ibrahim Maalouf.
On ne cherchera pas à savoir si cette bande originale est mieux ou moins bien que celles des autres films de Lelouch, elle est « finalement » simplement belle, sublime même, assez hypnotisante parfois aussi et surtout elle s’inscrit en nous et nous fait du bien. Et objectivement ça n’a pas de prix ces plaisirs simples.
« La vie, l’amour, la mort
Barbara Pravi
Aimer un jour encore
Jusqu’à la déchirure
L’aventure sera toujours l’aventure »