Dans la nuit de samedi à dimanche, un homme a ouvert le feu dans une boîte de nuit LGBT d’Orlando en Floride. Omar Mateen, un homme âgé de 29 ans a tué 49 personnes personnes et en a blessé 50 autres, l’attaque la plus importante sur le sol américain depuis le 11 septembre et la plus grande tuerie depuis la naissance des États-Unis.
Il était tout juste deux heures du matin à Orlando lorsque Omar Mateen est entré dans une boîte de nuit The Pulse, connue pour être un lieu LGBT, et a ouvert le feu avec un fusil d’assaut qu’il s’était procuré en toute légalité. Débutent alors plusieurs heures d’un terrible calvaire: 50 personnes meurent sous les balles pendant près de trois heures, la situation s’étant transformée en prise d’otages ; un contact est établi entre l’homme et les négociateurs de la police, une conversation de trois heures où l’homme « apparaît calme ». A cinq heures du matin, la police débute une opération : cette dernière dure quelques minutes durant lesquelles des coups de feu sont échangés entre les forces de l’ordre et Omar Mateen avant que ce dernier ne soit tué sous les balles de la police.
Un homme connu des services et radicalisé
Âgé de 29 ans, Omar Mateen avait déjà été entendu deux fois — en 2013 et 2014- par le FBI qui le suspectait d’avoir des liens avec des personnes radicalisées, ce qui ne l’a pas empêché d’acquérir l’arme de guerre qu’il a utilisée dimanche. Plusieurs facteurs expliquent cette aberration, notamment que selon les États, les services comme le FBI n’ont pas accès aux fichiers d’achat d’armes et des personnes suspectes peuvent donc acheter s’en procurer.
Le père du terroriste a publié une vidéo dans laquelle il affirme que son fils était un « bon fils » et que c’est en voyant deux hommes s’embrasser à Miami qu’il a commencé à montrer certains signes de nervosité mais rien ne laissant penser qu’il passerait à l’acte. Le père qui a annoncé qu’il se rendrait prochainement au chevet des victimes de la fusillade avant d’ajouter que son fils n’avait pas à faire ça et que « Dieu lui-même punirait les personnes homosexuelles« …
Seulement quelques heures après le début de l’enquête, la fusillade est qualifiée de « domestic terrorism » (un acte perpétré par un Américain sur le sol américain) avant même que Daesh revendique cette attaque. Omar Mateen avait prêté allégeance à l’organisation État Islamique et l’avait ouvertement affirmé lors de son échange téléphonique avec la police d’Orlando durant la prise d’otages. Une affirmation confirmée quelques heures plus tard par l’Organisation elle-même qui s’est déclarée responsable de l’attaque, la plus importante depuis le 11 septembre aux États-Unis.
Des hommages et réactions qui se multiplient
Les réactions politiques n’ont pas attardé à affluer au sein de la classe politique américaine, à commencer par les candidats aux différentes primaires démocrate et républicaine. Hillary Clinton a ainsi posté ce message sur Twitter : « Je me suis réveillé ce matin en découvrant la terrible nouvelle. En attendant plus d’informations, mes pensées vont à ceux qui sont touchées par cette tragédie« .
Bernie Sanders a également dénoncé cet acte horrible en déclarant: « Tous les américains sont horrifiés, dégoûtés et attristés par l’atrocité de l’attaque. Même si nous n’avons pas encore de détails mes pensées vont aux familles des personnes touchées. «
Donald Trump quant à lui a également envoyé ses pensées aux victimes et à leur famille avant d’intervenir ce matin dans l’émission New Day sur CNN. Il a alors déclaré que si les personnes présentes dans le bâtiment avaient été armées, le nombre de victimes auraient été beaucoup moins important et d’affirmer une nouvelle fois que « les musulmans ne devraient plus être autorisés à rentrer sur le territoire américain« .
[« Horrible évènements en Floride. Je prie pour toutes les victimes et leurs familles. Quand cela s’arrêtera-t-il ? Quand deviendrons-nous forts, intelligents et vigilants ? »]
Enfin, pour la énième fois depuis le début de son mandat, Barack Obama a pris la parole depuis la salle de presse de la Maison Blanche pour dénoncer cette attaque et affirmer qu’une enquête avait été ouverte et que tout serait fait pour déterminer les circonstances exactes de l’attentat. Le Président américain qui en a profité pour « envoyer ses pensées et prières aux familles » des victimes d’une attaque qui visait très clairement la communauté gay.
Le problème des armes à feu
Cette attaque intervient seulement quelques jours après le meurtre par un homme de la chanteuse Christina Grimmie dans cette même ville d’Orlando. Aux États-Unis, la question des armes à feu est extrêmement politique, d’autant plus lorsqu’on se trouve en période d’élection comme cette année. Les candidats n’ont d’ailleurs pas tardé à réaffirmer leur position sur la question avec en tête Donald Trump qui a une nouvelle fois profité de cette attaque pour défendre le port d’armes pour tous, y compris des fusils d’assaut comme celui utilisé dans l’attaque qui a coûté la vie à 49 personnes.
Garanti par la Constitution et le Second Amendement, le port d’armes est répandu dans tous les États avec des législations plus ou moins contraignantes. En Floride, tout le monde possédant une autorisation de port d’armes peut acheter des fusils comme celui utilisés dans la fusillade et cela sans que des recherches poussées sur les antécédents soient faits comme on l’a vu dans cette affaire.