Quatre supporters du club de football anglais de Chelsea ont été condamnés ce mardi à des peines allant de 6 à 12 mois de prisons. Leur délit ? Avoir empêché un Français d’origine mauritanienne de monter à bord du métro parisien en entonnant des chants racistes. Les faits s’étaient produits juste avant un match de Ligue des champions entre le Paris Saint-Germain et Chelsea (1-1). C’était le 17 février 2015.
Deux des prévenus ne s’étaient pas présentés au tribunal correctionnel de Paris ce mardi. Ils ont été condamnés à un an de prison avec sursis. Les deux autres ont été condamnés à six et huit mois de prison avec sursis. En outre, les quatre prévenus ont été condamnés à verser solidairement 10 000 euros de dommages et intérêts à la victime, Souleymane Sylla.
Les prévenus ont nié en bloc
A l’époque la vidéo des incidents, publiée sur le site du quotidien britannique The Guardian, avait choqué l’opinion. Le président de la république François Hollande avait même passé un coup de téléphone à Souleymane Sylla. « Justice a été rendue », a déclaré ce dernier à l’issue du procès.
Pourtant, les deux prévenus présents mardi au tribunal ont nié en bloc le caractère raciste de ces violences volontaires. L’un deux, Joshua Parsons, a assuré que s’il avait repoussé Souleymane Sylla, c’était parce que la rame du métro était bondée. Il a également expliqué qu’il n’avait pas vu la couleur de peau de la victime au moment des faits.
Néanmoins, sur la vidéo du quotidien The Guardian, on peut entendre les chants racistes émaner de la rame après que la victime a été poussée. James Fairnbairn, le 2ème prévenu, a été accusé d’avoir d’un geste de la main signifié à Sylla qu’il n’était pas le bienvenu dans la rame à cause de sa peau noire. Il a ainsi expliqué que les chants racistes provenaient d’un autre wagon. Mais les juges n’ont pas été convaincus par cette version. Dans son réquisitoire, la magistrate du parquet a même estimé « la dimension raciste » des faits « parfaitement caractérisée ».
Le 22 juillet 2015, trois des quatre prévenus avaient déjà été condamnés outre-Manche à des interdictions de stade allant jusqu’à cinq ans.