Le pilote Allemand Nico Rosberg s’est imposé hier en Angleterre pour le grand prix de Silverstone. Au terme d’une course marquée par de nombreux incidents, le pilote Mercedes a tiré son épingle du jeu pour remporter sa deuxième course de la saison, la troisième de sa carrière.
Personne ne pouvait s’imaginer que ce grand prix tournerait de cette manière, lorsque Lewis Hamilton s’élançait en pole position. Un départ parfait pour le pilote Mercedes. Son coéquipier Nico Rosberg qui s’élançait juste derrière lui, ne pouvait pas en dire autant. Après le premier virage, il se retrouvait troisième dépassé par la Red Bull du leader du championnat Sebastian Vettel. Mark Webber sur l’autre Red Bull et parti quatrième était le grand perdant du départ de cette huitième épreuve de la saison. Après un contact avec le Français Romain Grosjean à l’entrée du premier virage, l’Australien perdait dix places pour se retrouver quatorzième. Pour la suite plus grand chose, jusqu’au tour numéro huit. Lewis Hamilton plutôt tranquille à domicile jusqu’à présent voyait son pneu arrière gauche exploser à la sortie du virage numéro quatre. Le leader devait faire quasiment un tour au ralenti.
Le début du show… Pirelli
Le Britannique qui était en tête vire après sa mésaventure à la 18ème place seulement. Une grosse désillusion pour celui qui survolait ce weekend. Ce n’était qu’un début, puisqu’au même endroit deux tours plus tard Felipe Massa connaissait le même sort. En pleine réaccélération, le Brésilien qui était grimpé de la onzième à la cinquième place au départ voit son pneu éclater.
Immédiatement, les autres coureurs filaient au stand de peur de l’usure des pneus. Le nouveau leader de la course, l’Allemand Vettel, recevait notamment la consigne de rentrer au plus vite pour éviter les mêmes dégâts.
Romain Grosjean qui venait de passer son coéquipier Kimi Raïkkönen recevait une consigne d’équipe (pourtant interdite) « Kimi is faster than you » (Kimi est plus rapide), le pilote Français ralentissait donc afin de laisser passer le Finlandais… À ce moment même au bout de la ligne droite un autre Français allait s’incliner malgré lui. Le pilote Toro Rosso, Jean-Eric Vergne, voyait à son tour son pneu arrière gauche (encore) exploser ! Pirelli déjà ultra critiqué depuis le début de saison n’améliorait pas ici son image.
Vettel abandonné par sa boîte de vitesse
Cette fois-ci, la course fût neutralisée avec l’entrée du Safety Car, car de nombreux débris étaient sur la piste. Les stands des différentes équipes préviennent leurs coureurs que les bordures du virage quatre pourraient abimer les pneus. Une information qui sera démentie par Alonso « Je ne pense pas que les vibreurs soient en cause. Cela fait douze ans que je viens ici et il n’y a jamais eu de problème ». Au tour numéro 36, Vergne rentre au stand et n’en ressort pas. Après avoir vu son fond plat abîmé en qualifications et son pneu exploser en course le Français fini par rendre les armes. Cinq tours plus tard, nouveau coup de théâtre, puisque Sébastian Vettel abandonne. La boîte de vitesse (vitesse numéro cinq) l’a lâché. Une aubaine pour ses poursuivants au classement du championnat du monde des pilotes. Nouvelle intervention du Safety Car, puisque la voiture de l’Allemand gêne. Nico Rosberg nouveau leader, Fernando Alonso et Mark Webber en profitent pour rentrer au stand à l’inverse de Raïkkönen qui s’en plaint à son équipe. Lewis Hamilton était rentré lui peu de temps avant. Stratégie payante, puisque Webber, Alonso et Hamilton avalaient leurs adversaires un par un, au moment où Sergio Pérez (McLaren) subissait lui aussi une explosion de pneu. Le pilote Finlandais de Lotus, Kimi Raïkkönen se contentera de la cinquième place derrière Hamilton et le podium constitué de Rosberg, devant Webber et Alonso. Les cinq pilotes qui poursuivent Vettel au championnat en profitent pour grignoter des points qui pourraient s’avérer précieux.
Jusqu’où ira la polémique Pirelli ?
Dès lors la course terminée, tout le monde se tournait vers Pirelli, pour critiquer bien évidemment le groupe italien Pirelli. À commencer par ceux qui ont directement été touché. Notamment le Français Jean-Eric Vergne « Ce n’est pas la première fois que ça m’arrive, ça commence à devenir dangereux. Ils ont dit qu’ils changeraient les pneus mais rien n’a été fait. Ils doivent attendre un accident grave ». Lewis Hamilton champion du monde 2008 et aussi victime de l’incident y a ajouté son avis « La sécurité est le plus gros problème. C’est inacceptable. Derrière la voiture de sécurité, je me disais que ce n’est que lorsque qu’il y a un blessé qu’on fait quelque chose ».
Jenson Button a lui expliqué le danger que cela pouvait créer « C’est inacceptable qu’un pneu éclate à 300km/h comme ça a été le cas pour Checo (Pérez). C’est dangereux pour le pilote dans la voiture, mais aussi pour les autres. Ceux qui suivent peuvent être touchés par le caoutchouc et le métal qu’il y a dans le pneu. Il faut que cela change ! »
Les écuries Ferrari, Lotus et Force India ne s’opposeront plus à un changement de structure des Pirelli. Elles avaient d’abord refusé pensant que cela avantagerait les Red Bull et Mercedes, mais devant la situation le point de vue a changé.
Felipe Massa (pilote Ferrari) et Martin Whitmarsh (team principal de McLaren) envisagent même un boycott du Grand Prix d’Allemagne ce weekend si les équipes et pilotes ne sont pas convaincus de disputer la course sereinement. Cela rappellerait alors le triste épisode d’Indianapolis en 2005, où seuls les pilotes Minardi, Jordan et Ferrari s’étaient élancés équipés de pneus Bridgestone. Les autres écuries équipées par des Michelin avaient eux déclaré forfait après le tour de chauffe, là aussi pour des raisons de sécurité. Le manufacturier Français n’était pas sur quant à la résistance de leurs pneus.
Une triste issue, que nous ne souhaitons pas revivre bien évidemment.