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François Hollande, un président désavoué ?

Mardi 30 mars, un sondage Ipsos, Sopra Steria réalisé pour le Cevipof et le Monde donne François Hollande éliminé dès le 1er tour des élections présidentielles. Un sondage qui reflète la mauvaise passe du gouvernement mené par Manuel Valls.

Et si les élections se déroulaient ce dimanche … ? Selon un sondage Ipsos, Sopra Steria réalisé pour le Cevipof et le Monde, la France serait confrontée à un cas de figure inédit sous la Vème République. Le président Hollande serait battu dès le premier tour des élections présidentielles : accrédité de 14% des voix si Alain Juppé est le candidat de la droite républicaine, et de 16% face à Nicolas Sarkozy. Dans tous les cas, le deuxième tour se jouerait entre le FN et LR.

Dès sa prise de fonction en mai 2012, François Hollande a voulu marquer les esprits souhaitant être le président progressiste et réformateur. Il envoie un signal fort avec sa première grande réforme – promesse de campagne – sur le mariage pour tous. Provoquant l’ire des plus conservateurs, notamment de la droite et de l’extrême droite qui durant un an ont battu le pavé à coups de manifestations.

rose promise ...

Aujourd’hui, le réformateur demeure, mais à gauche, on déplore «le glissement de la politique du gouvernement vers la droite ». Au sein du PS, une fronde qui ne cesse de grandir est en place. Quant aux électeurs de 2012, ils se sentent plus que jamais lésés. La fin du quinquennat du président s’assombrit.

La révision constitutionnelle au placard

Une décision attendue : mercredi 30 mars, le président de la République a annoncé lors d’une allocution à l’Elysée l’abandon de la réforme constitutionnelle n’ayant pas obtenu d’entente entre le Sénat – qui est à droite – et l’Assemblée nationale où les députés de gauches déplorent le débat sur la déchéance de la nationalité. Un acte responsable diront ses plus proches alliés, mais force est de constater que ce recul est le signe d’une défaite cuisante du gouvernement, peut-être la plus grosse défaite du quinquennat.

A lire aussi : Déchéance de nationalité : l’ultime recul de FH ?

« Je constate qu’une partie de l’opposition est hostile à toute révision constitutionnelle… je déplore profondément cette attitude » FH

Alors que le président fustige LR, qu’il tient pour responsable de cet échec, en réalité, ce recul est le signe d’une gauche profondément divisée où les soutiens au président de la République se réduisent de jours en jours, de réforme en réforme. Il y a deux mois, Christiane Taubira a claqué la porte du gouvernement, jugeant qu’elle n’était plus en phase avec lui concernant la déchéance de la nationalité aux binationaux. «Ce texte grave dans le marbre de la Constitution deux classes de français » avait-elle déclaré. Mercredi, la gauche s’est dite soulagée de cet abandon : « Maintenant se ferment les parenthèses d’un douloureux égarement » a aussitôt réagit Mme Taubira.

Loi El Khomri l’épineuse réforme

L’échéance de la réforme constitutionnelle est close mais, le répit n’est pas à l’ordre du jour. Jeudi les jeunes, les syndicats, les opposants étaient dans les rues de France. Sous une pluie battante, ils ont dit non à loi El Khomri pour la troisième semaine consécutive. Selon les chiffres de la police, près de 390 000 personnes ont défilé. Pour les syndicats, ils étaient environ 1,2 million partout en France. Qu’importent les chiffres, jeudi on a assisté au point d’orgue de la manifestation : les nombreuses modifications apportées au projet initial ne suffisent pas. Après la loi Macron, le débat autour de la déchéance de nationalité, c’en est trop pour les partisans de gauche.

À lire aussi : Paroles de manifestants

Le gouvernement reculera-t-il à nouveau ?

En cette période de crise politique, il serait suicidaire pour le Premier ministre d’engager la responsabilité du gouvernement en ayant recours à l’article 49 alinéa 3 de la Constitution. Sa marche de manœuvre s’annonce alors réduite. Entériner la réforme fera le bonheur de la gauche mais le gouvernement sera alors considérablement affaibli.

De nouveaux groupes se créent à l’instar du collectif « Nuit debout », pour éviter de voir se développer dans le pays un « Occupy Wall Street » ou un mouvement comme les « indignés » d’Espagne, le gouvernement devra tricoter avec cette loi El Khomri en prenant en compte les revendications de chaque groupe syndical.

Cette dernière semaine de mars est sans doute la plus douloureuse du quinquennat de François Hollande. « Honnêtement, sur le papier, on est mort de chez mort. Mais, l’histoire n’est pas finie » pouvait-on entendre dans les couloirs de l’Elysée.

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