Sa démission sera effective le 9 septembre. Le ministre du travail, François Rebsamen, quittera son poste au gouvernement pour redevenir le maire de Dijon. C’est la politique de l’Elysée de non-cumul des mandats qui a poussé le ministre à quitter Paris.
François Rebsamen a déjà mené la ville de Dijon pendant treize ans. Appelé au gouvernement, il y a seize mois pour le ministère du travail, il quitte aujourd’hui le navire pour revenir à ses origines. Une décision pas si surprenante, car elle survient après le décès de Alain Millot, adjoint à qui il avait confié l’intérimaire. C’est donc aujourd’hui, lundi 10 août, que M. Rebsamen reprend sa place à la mairie de Dijon. En vertu de la charte de déontologie des membres du gouvernement sur le non-cumul des mandats, il a un mois pour se mettre en règle: il quittera donc le gouvernement le 9 septembre.
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Il semblerait cependant que cette décision émane plus du président de la République que de M. Rebsamen lui-même. « On ne peut pas être chef d’un exécutif et membre du gouvernement », telle est la règle indéfectible du gouvernement. Une règle qu’on respecte donc. « Rebs » a choisi Dijon. Matignon se devra de le remplacer, chose qui sera probablement faite lors du conseil des ministres de la rentrée, le 19 août.
Après plus d’un an dans un des ministères aux dossiers les plus compliqués et le plus surveillé par l’opinion publique, quel est le bilan de François Rebsamen ? C’était un ministre discret, mis à un poste qu’il ne convoitait pas. Son passage laisse quelque peu à désirer. Au moment des débats de la loi Macron, il disparaît. Le ministre de l’économie s’empare de son terrain de travail. Ses communications sont hésitantes et maladroites. La courbe du chômage qui s’inverse, c’était une promesse électorale de François Hollande, ne se sera pas dévoilée sous son mandat.
La droite a bien ri en lisant que Rebsamen a « le sentiment d’avoir bien fait [son] travail » http://t.co/l3rRncJpAB pic.twitter.com/KRH0XKjZAx
— Le Lab (@leLab_E1) 10 Août 2015
Mais alors, qui pourrait le remplacer ? Plusieurs noms ont été cités, parmi lesquels notamment Stéphane Le Foll emblématique ministre de l’Agriculture et ancien porte-parole du gouvernement, Jean-Marc Germain, un proche de Martine Aubry si connue pour les régimes des 35 heures, ou encore Alain Vidalies, actuellement secrétaire d’Etat aux Transports qui n’a pas caché son intérêt pour le poste. Dans tous les cas, ce choix sera stratégique avec en ligne de mire les élections de 2017. Matignon et l’Elysée pourraient se tourner vers un proche de François Hollande ou une personnalité de la frange gauche du PS.