Alors que la saison 3 de From s’est achevée il y a quelques semaines sur Paramount+, est-ce que la série vaut toujours le détour ?
C’est quoi From saison 3 ? L’évasion devient possible à mesure que la véritable nature de la ville se révèle et que ses habitants s’attaquent aux horreurs qui les entourent : Tabitha continue d’explorer le passer de la ville en dehors des limites connues et son destin pourrait bien l’amener à être bien plus proche de « Fromville » qu’elle ne le pense. Pendant le destin de beaucoup d’habitants prend une tournure qui peut s’avérer tragique à mesure que le voile se lève de plus en plus sur ce lieu macabre. Les choses ne seront sans doute plus comme avant …
SPOILERS
L’essentiel : on adore toujours From !
Alors que la saison 3 continue de fortement remuer nos méninges et se montre d’une redoutable efficacité, on continue de ne pas comprendre pourquoi cette série continue de passer à ce point sous le radar de la majorité des gens alors qu’elle est sans doute, dans ce registre, une des meilleures voire la meilleure depuis Lost. Une digne héritière. Alors oui comme pour Lost, on pourrait reprocher à From de parfois prendre son temps mais elle s’attache au contraire à maintenir un équilibre précieux entre évolution des personnages et mythologie complexe de la ville. D’autant que comme à la bonne époque de Lost, la saison 3 de From démarre sur un rebattage en règle des cartes qui rend impossible à deviner où veut aller la série. Mais elle déplace clairement le curseur « central » de la série de Boyd dont les décisions questionnent de plus en plus, vers Tabitha et Jade qui deviennent clairement centraux dans la narration. Enfin, comme au début de Supernatural où l’on pensait que le démon aux yeux jaunes étaient le seul antagoniste avant que la mythologie ne s’ouvre, il en est de même ici avec le final de la saison 3 qui modifie assez drastiquement la direction de la série sans jamais trahir son ADN, c’est là qu’elle se révèle très forte.
Les 10 épisodes sont une nouvelle fois une réussite totale, et à mesure que la neige blanche immaculée pense-t-on recouvre la ville, jamais la noirceur intérieure et extérieure n’a semblé à ce point envahir les personnages, remuant ainsi la communauté comme les spectateurs. Dans le cas de ces derniers, pour notre plus grand plaisir, il y avait bien longtemps qu’un high concept ne nous avait pas autant embarqué dans sa narration qu’il semble tenir de bout en bout. Et From se positionne de plus en plus comme une version horrifique de Lost, le final de la saison 3 nous y emmenant un peu plus encore.
« Votre femme n’aurait pas dû creuser ce trou »
Alors qu’on reproche souvent aux séries de traîner leur mythologie sur la longueur, From a décidé d’offrir un grand nombre de révélation dans cette fin de saison. Et si beaucoup de questions demeurent à commencer par la nature de la ville, on commence à y voir plus clair. Une force démoniaque (l’homme en jaune apparu enfin physiquement dans le final ?) semble opérer dans la ville et contrôler « les monstres » qui attaquent nos héros depuis les débuts de la série. Ces monstres ne seraient pas les grands méchants de la série mais des sortes d’âmes damnés, d’anciens habitants de la ville, qui ont passé un pacte pour acquérir la vie éternelle contre le sacrifice de leurs enfants dans les cavernes sous la ville, sous un arbre à bouteille. Mais ils sont condamnés à « hanter » la ville et s’en prendre aux gens qui s’y arrêtent. En creusant dans sa maison, Tabitha a permis de découvrir ces tunnels et une partie de la vérité. C’est cette vérité que le petit garçon en blanc (rival de l’homme en jaune comme dans Lost avec Jacob et l’homme en noir ?) a tenté de divulguer à Christopher et Miranda mais il a échoué, la ville – exceptée Victor – a été décimée. Comme un cercle perpétuel, les âmes de Christopher et Miranda se sont une énième fois réincarnée en Jade et Tabitha pour tenter de « sauver les enfants ». Un cycle qui semble remonter à très loin et dont on ne mesure pas encore à quel point.
Mais comme un pont entre différentes réalités, les sous-sols de la ville semble permettre aussi de circuler entre les mondes, entre les temporalités, une destinée visiblement réservée à Julie et qui s’en est déjà servie. Parviendra-t-elle à réécrire l’histoire ?