Le ministre de l’intérieur a donné comme consigne au préfet de police de Paris d’organiser une évacuation des campements de la capitale. Dans un communiqué, il critique l’action de la ville de Paris.
Les campements illégaux accueilleraient ainsi « plus de 2.300 personnes », selon les chiffres de la Place Beauvau et cette évacuation est commandée pour « remédier aux enjeux humanitaires qui ne sont plus supportables pour les Parisiens » précise le communiqué.
Aujourd’hui les campements posent des « enjeux humanitaires » qui « ne sont plus supportables pour les Parisiens », selon le ministère, pour qui, « dans la préparation de cette opération, le rôle de la Ville de Paris sera essentiel, car si les campements se reconstituent, cette 35e opération n’aura servi à rien « . « Cette situation se répétera indéfiniment si des mesures ne sont pas prises par les autorités locales pour éviter que les campements ne se reconstituent « , ajoute encore le ministère.
Plusieurs camps concernés
Deux campements grossissent depuis des mois dans le nord-est de Paris, notamment près du canal de Saint-Denis, ou environ 1 600 personnes vivent dans des conditions exécrables. La récente noyade d’un migrant dans le canal Saint-Martin a aggravé les inquiétudes, mais la ville et le gouvernement peinent à s’entendre sur les modalités d’une évacuation. La Place Beauvau insistant sur la nécessité d’une demande en bonne et due forme que la mairie refuse, arguant que cela n’a jamais été nécessaire lors des précédentes opérations.
Gérard Collomb remet aussi en cause, de manière à peine voilée, l’effort de la ville en matière d’hébergement, affirmant que « 40 % de la demande d’asile française » se porte sur l’Ile-de-France, mais que Paris ne compte « que 2 % des places d’hébergement pour demandeurs d’asile ».
« Il convient donc de penser le problème parisien dans une logique d’ensemble qui permette de faire respecter la loi républicaine en matière d’asile et d’immigration », poursuit-il.
En clair, cela signifie « pouvoir accueillir celles et ceux qui peuvent bénéficier de la protection » de la France mais aussi « éloigner ceux qui n’ont pas vocation à rester sur le territoire national », et dans cette optique « un certain nombre de contrôles administratifs » auront lieu à l’occasion de l’opération, avertit le ministère.