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Grève du SNCTA : un secteur entier frappé de plein fouet.

 

Vers une sortie de crise ? C’est tout du moins ce que laisse penser le SNCTA, syndicat majoritaire des contrôleurs aériens qui expliquait ce matin avoir levé son préavis de grève pour la fin de semaine après avoir trouvé un accord de principe avec le gouvernement. Seulement, les conséquences sont importantes pour l’ensemble des corps de métiers du domaine aéroportuaire. Compagnies aériennes, commercants, restaurants, tous ont été impactés par cette grève au sein de l’aéroport de Nice, deuxième plate forme aéroportuaire de France.

« Ils ont voulu tester le SNCTA, ils ont eu le conflit »

Pour Roger Rousseau, secrétaire national du Syndicat majoritaire des Contrôleurs aériens, le conflit est nécessaire mais aurait pu être évité.

« Il faut repenser la manière de concevoir le dialogue social au sein de la DGAC ( NDLR : Direction Générale de l’Aviation Civile ), les contrôleurs ne sont pas assez représentés dans les réunions. Depuis 2010, la CGT et FO ont pris la main sur les accords génériques ! De facto, 70% des contrôleurs aériens sont exclus de la représentativité » explique Roger Rousseau, convaincu de l’utilité de ce conflit.
« Nous avons décidé de lever le préavis pour cette fin de semaine car le gouvernement nous a proposé un accord avec 3 niveaux de négociations
dans lesquels siègera le SNCTA. Les contrôleurs vont enfin être représentés correctement. » se réjouit le secrétaire national.

Le syndicaliste s’oppose aussi au projet de réorganisation fonctionnelle des contrôleurs aériens « Le gouvernement ne se rend pas compte des conséquences d’une surcharge de travail. En théorie, nous travaillons de 32 à 36heures par semaine et ce projet augmenterait le volume horaire hebdomadaire à 50 heures ! Les contrôleurs seront moins efficaces ».

« Nous avons donc décidé de maintenir un préavis sur la fin du mois pour être sur que nous serons entendus. » préviens Roger Rousseau.

Mais l’impact est important sur l’aéroport de Nice. Avec 90% de grévistes chez les contrôleurs, un nombre important de vols ont été retardés ou annulés.

« C’est malheureusement des dommages collatéraux à cause du gouvernement qui ne veut pas négocier avec le SNCTA. La CGT réussit à dialoguer avec le ministre et pas nous ? Ils doivent assumer cette grève. Ils ont voulu nous tester, ils ont eu le conflit ! »

« Les avions vont éviter de plus en plus notre aéroport »

Du côté des compagnies, l’ambiance est plus morose. Un nombre important de vols ont été retardés ou annulés, laissant des passagers sur le carreau à la charge des compagnies.
« Cette grêve nous a directement impactés. Nous ne pouvions plus demander de place pour nos avions qui, de facto, se détournaient vers d’autres aéroports en Italie. C’est un gros manque à gagner pour les handler. » explique un employé d’Avia Partner, premier assitant aéroportuaire de jets privés sur l’aéroport.

« Les clients commencent à être habitués malheureusement. C’est la France nous lancent-ils résignés lorsque ce genre de choses arrive ».

Et les compagnie de handling ne sont pas les seuls impactés. Du côté d’Heli Air Monaco, même combat : « Nos passagers étaient excédés, nos hélicoptères ne pouvaient plus décoller » explique Marine Millier, agent d’escale de cette compagnie.
Même son de cloche du côté d’Air Corsica. Pour le chef d’escale, Thierry Hesme, « Cette grève est indécente ! Les contrôleurs ont des responsabilités énormes mais ils vivent dans une bulle. Puis ils n’ont trop de quoi se plaindre au vu de leur salaire… » déplore-il.

« Nos avions ont tellement eu de retard que le vol du midi est parti à 21 heures ! Fort heureusement nous avions peu de passagers car c’était une période creuse ».

Pour Air France, le choc est grand. L’ensemble des vols ont été annulés.

Un secteur entier touché

Les compagnies aériennes ne sont pas les seuls a avoir été touchés par cette grève. L’ensemble des commerces et restaurants de l’aéroport ont vu leur chiffre d’affaire baisser dangeureusement durant ces grèves.

Un manager du restaurant de l’aéroport Cour Massena s’indigne : « Rendez-vous compte, nous avons eu 20% de chiffre en moins ! C’est plus qu’énorme ! Je ne connais pas forcément les tenants et aboutissants de cette grève, mais nous, on l’a bien sentie passer!»
Même déclaration auprès des boutiques de l’aéroport. Pour Madi Zaouni, responsable d’une enseigne de vêtements, c’est « inadmissible ». « On nous pénalise pour des intérêts qui ne nous concernent pas ! ».

Un libraire de l’aéroport a lui aussi souffert d’un manque à gagner. Un employé de cette grande enseigne annonce aussi une « baisse de 20% ».

Mais qu’importe « les dégats collatéraux », le SNCTA compte bien continuer son combat, quoi qu’il en coûte. Un prochain préavis de grève à d’ailleurs été maintenu pour la fin du mois d’Avril. Philippe Uséo, secrétaire national du SNCTA assure cependant que le préavis sera levé si la réunion prévue le 20 avril donne des résultats positifs.

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