L’ancien gardien de but de l’équipe de France de handball est mort dans la nuit de vendredi à samedi à l’âge de 58 ans, des suites d’une longue maladie. Il avait rapporté avec la sélection française la médaille de bronze des Jeux olympiques de 1992, à Barcelone.
Philippe Médard était un « bronzé ». Un de ceux qui ont sorti la France du handball de l’anonymat. Avec ses compères Philippe Gardent, Frédéric Volle, Denis Lathoud ou encore Jackson Richardson, il avait apporté à l’Equipe de France la médaille de bronze aux JO de 1992. Elle qui jusque-là faisait état d’un palmarès complètement vierge.
Mais dans la nuit de vendredi à samedi, l’ancien gardien de but bleu (188 sélections) s’est éteint à 58 ans, des suites d’une longue maladie. «Sa disparition est terrible. Il était peut-être le plus doué de sa génération, a commenté l’ancien sélectionneur de l’équipe de France (1985-2001) Daniel Costantini. Il est aussi celui qui a le plus brûlé la chandelle par les deux bouts ; et ce n’est pas seulement une formule. Il était malade depuis un certain temps et son organisme était fatigué».
Sept fois champion de France
« Mémé » et la génération bronzée ont annoncé celle des « Costauds », championne du monde en 2001. Mais aussi celle des « Experts », double championne olympique (2008, 2012), quadruple championne du monde (2009, 2011, 2015, 2017) et double championne d’Europe (2010, 2014). Philippe Médard a également été sept fois champion de France dans les années 1980-1990 sous les couleurs de la Stella Saint-Maur (1980), Gagny (1982, 1985, 1986, 1987) et l’Usam Nîmes (1990, 1991).
«Il était en équipe de France depuis 1983 et il a poursuivi avec moi de 1985 à 1992. Mémé avait un talent naturel. Il a été un gardien exceptionnel qui nous a souvent sorti de situations périlleuses», a ajouté Costantini.
L’ancien sélectionneur des Bleus garde en mémoire un match décisif pour la qualification pour les Jeux de Barcelone, en 1990 contre l’Islande, à 9h30 : «Ce n’était pas un horaire pour lui. J’avais décidé de le piquer un peu et je l’ai fait rentrer au bout de 20 minutes. À partir de là, il a fermé la boutique et a tué les tireurs islandais». Score final: 29-23 pour la France. «Aux JO de Barcelone, c’est son entrée à 20 minutes de la fin, face à l’Espagne au premier tour, qui nous permet de nous imposer (18-16). Si la médaille ne s’est pas gagnée sur ce match là, elle aurait pu se perdre», a conclu Costantini.