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« Happy Men » : ces hommes qui subissent l’inégalité

Pallier l’inégalité des sexes en passant par les hommes, est-ce possible ? C’est du moins l’objectif affiché par le groupe « Happy Men », un cercle de discussion réservé exclusivement aux hommes cadres en entreprise. Ce mouvement vise à sensibiliser les hommes sur la question de la parité en entreprise, en travaillant à une meilleure conciliation entre leur vie de famille et leur activité salariale. Aujourd’hui, plus de 250 hommes y adhérent.

« L’inégalité est perdante pour tout le monde »

L’initiative a été prise en 2013, par Antoine de Gabrielli, chef d’entreprise qui avait pour métier la formation sur l’égalité en entreprise. Au lieu de saisir le problème du point des femmes uniquement, Antoine de Gabrielli fait remarquer que cette situation n’est propice à personne. Il souligne que « l’inégalité est perdante pour tout le monde » car « ce système inégalitaire ne permet pas aux femmes leur expansion professionnelle, mais il ne permet pas non plus aux hommes d’avoir l’accès qu’ils souhaiteraient et dont ils ont besoin, à leur vie privée ». Le but est donc d’atteindre un meilleur équilibre dans la répartition des tâches familiales, afin que l’homme puisse lui aussi agir en parent.

Businessman with alarm clock on head

Un problème très français

Des espérances qui vont a contrario de la vision des choses où la femme est prédisposée à s’occuper des enfants. Arnaud, membre du groupe « Happy Men », déplore cette situation : « Mon épouse travaille énormément, et j’ai moi-même un poste à haute responsabilité. Aujourd’hui, j’ai quarante-cinq ans et j’aimerais pouvoir profiter davantage de ma vie de famille, et, pourquoi pas, aller chercher de temps en temps les petits à l’école… ». Mais les entreprises ne semblent pas très enclines à accorder beaucoup de temps libre aux hommes. Selon le baromètre 2013 de l’Observatoire de la parentalité en entreprise, 76 % des salariés-parents estiment que leur entreprise ne fait pas assez pour concilier travail et famille.

Homme cadre 2

En réalité, nous avons ici affaire à un problème très français : les entreprises évaluent leurs salariés en fonction de leur disponibilité et de leur temps de présence, en dépit de leurs performances réelles. De quoi décourager les employés à demander plus de repos. Arnaud en fait le constat : « Plusieurs fois, quand j’étais plus jeune, je suis retourné au travail alors que j’étais en vacances. Ce n’est pas facile de dire non. Je me disais ‘je ne peux pas laisser mes collègues, il vaut mieux que je rentre’. Je me suis mis une certaine pression car je ne voulais pas décevoir mes supérieurs. Je ne voulais pas qu’ils pensent que je manque d’ambition. ».

De légers avancements, mais toujours pas de véritable avancée

Certes, quelques mesures ont été mises en place pour faciliter la vie de famille des hommes : crèches d’entreprise, télétravail, aménagement des horaires ou temps partiel sont autant de dispositions favorables à une meilleure parentalité. Le cabinet d’audit Ernst and Young a également fait un pas en avant en instaurant des consultations gratuites avec un pédiatre, un entretien avant et après le congé maternité et surtout, un congé paternité payé 100 % du salaire. Mais, ces dispositions restent encore des cas isolés.

Clarisse Duppré

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