C’est une bien belle âme qui vient de s’envoler. De son nom complet Marcelle Geneviève Hélène Duc, née en 1917 à Bergerac, c’est l’une des plus grandes comédiennes de sa génération qui vient de s’éteindre. L’inoubliable Mahaut D’Artois des Rois Maudits, aux côtés de Jean Piat (adaptation de Marcel Jullian en 1972), a définitivement quitté la scène après une carrière exemplaire.
Elle manifeste dès son plus jeune âge un goût très prononcé pour les planches les lettres et l’art oratoire. Dès 1930 elle s’oriente vers l’enseignement. Parmi ses élèves on compte Juliette Gréco, qu’elle retrouvera à Paris sous l’Occupation.
Tout au long de sa carrière elle s’illustre dans des rôles comiques aux côtés de son mari à la ville, le général Catroux. Cependant elle s’avèrera plus tard être également une incomparable tragédienne racinienne.
C’est la mère de la comédienne Elisabeth Catroux décédée en juin 2013, perte qui a énormément affectée Hélène Duc.
Le petit et le grand écran ne saisissent pas le potentiel immense de cette comédienne et la cantonne aux rôles comiques, réflexe encore vrai aujourd’hui, qui vise à ranger les acteurs dans des cases. Parmi ses partenaires de jeux les plus connus on retrouve Jean Carmet, Jacques Charron, Fernandel, Jean Piat…
Elle a également travailler avec Bertrand Blier ou encore Etienne Chatillez, qui lui donne un rôle inoubliable de grand mère acariâtre dans son film Tanguy, en 2000.
Son rôle le plus marquant reste celui de Mahaut d’Artois, dans l’adaptation des Rois Maudits aux côtés de Jean Piat et Louis Seigner,pour ne citer qu’eux.
Outre sa carrière impressionnante, Hélène Duc avait le titre d’officier de la Légion d’Honneur mais aussi et surtout de Juste parmi les nations. En effet, elle a sauvé des dizaines de Juifs lors de l’Occupation, en les cachant à Bergerac avec l’aide de sa mère, institutrice. Ses témoignages de cette période sont poignants.
C’est donc une grande dame que le cinéma français a perdu samedi , elle manquera, et son profond regard bleu n’a pas fini de nous hanter.