Hambourg, Allemagne, de nos jours. Un mystérieux jeune homme d’origine tchétchène et russe, cherchant désespérément de l’aide, arrive à l’agonie dans la communauté islamique de la ville pour récupérer la fortune mal acquise de son défunt père russe.
Adapté du roman homonyme du maître britannique en matière de roman d’espionnage, j’ai nommé John le Carré, le nouvel opus d’Andrew Corbijn est depuis quelques semaines sur les écrans français. Il a été salué lors de sa présentation à Deauville début septembre. Le réalisateur et photographe peu connu dans l’hexagone, réunit un casting de choix: Philip Seymour Hoffman signe ici une remarquable performance, la dernière et pas des moindres, avant sa disparition. On pourra l’apercevoir dans le 3eme volet d’Hunger Games mais il laisse encore une fois la preuve de son talent indéniable. Leader d’une organisation qui lutte contre les cellules terroristes en Allemagne, il campe un personnage haut en couleurs, alcoolique, brillant, manipulateur et tourmenté. Classique pour ce genre de métier diront certains. Sans doute, mais Seymour Hoffman ne tombe jamais dans la caricature, et nous emporte dans la vague de ses manipulations et complots tramés pour mener à bien la mission. On retrouve au casting l’imposant Willem Dafoe, la superbe et machiavélique Robin Wright, et pour finir Rachel McAdams, qui joue ici avec le feu dans son personnage d’avocate naïve prête à tout pour sauver un réfugié tchétchène.
Bien que le film comporte des longueurs, on salue le montage qui participe à nous tenir en haleine jusqu’à la toute fin. La quasi absence de bande son, phénomène rare aujourd’hui, met en surbrillance la performance du casting et laisse l’esprit bondir à chaque minute.On reste tout à fait dans l’esprit du roman.
Cela donne un scénario riche, un gigantesque puzzle comme souvent chez John le Carré, ce qui est disons le, tout sauf simple à réaliser. Pari tenu donc pour Anton Corbjin. En sortant, on constate le cœur un peu lourd que Philip Seymour Hoffman n’a pas fini de manquer au cinéma. Chapeau l’artiste,mission accomplie.