Selon une étude Ifop, 32% des Français déclarent avoir peur d’être atteint d’une maladie lorsque certains signes ou symptômes apparaissent. En tout, plus de 8 millions de personnes seraient hypocondriaques dans l’Hexagone.
On connaissait le « Allo maman bobo » , mais maintenant il s’agirait plus d’un « Allo docteur bobo ». En effet, le trouble hypocondriaque est un syndrome qui se caractérise par la peur d’être atteint d’une grave maladie dès qu’un seul symptôme apparait. Autrement dit, si vous avez mal à la tête, il s’agit peut-être d’une tumeur au cerveau. Le bras engourdi ? Attention à l’infarctus. Mal au ventre ? C’est peut-être un cancer du pancréas. Mais voilà tout le paradoxe : à force de s’imaginer malade de telle ou telle pathologie, c’est de l’hypocondrie que les français sont victimes. Selon l’étude d’Ifop, un français sur dix serait atteint de cette maladie.
A chaque jour, son nouveau symptôme
Au moindre bobo, on s’imagine le pire. Mais paradoxalement, certains, angoissés par leur santé, fuiraient les examens médicaux. La raison : la crainte d’apprendre une mauvaise nouvelle. En effet, 19% des français craignent les tests de dépistage du cancer et 14% des femmes éviteraient les mammographies. De plus, 11% des français fuient les scanners ou les IRM et 12% évitent aussi les tests sanguins. Mais ce n’est pas une généralité. Certains, au contraire, ont tendance à sur-consulter leurs médecins afin de se rassurer. En effet cela montre qu’il existe deux types d’hypocondries, ce que confirme Jean-Pierre Olié, psychiatre à Saint-Anne : « il existe deux types d’hypocondrie : l’hypocondrie délirante, forme grave mais rare ; l’hypocondrie non délirante est une forme extrême d’anxiété cristallisée sur le thème de la santé ou de la maladie, ou le sujet n’arrive pas à se rassurer durablement sur son état de santé. »
Les hommes et les parisiens sont les plus touchés
Les jeunes hommes sont plus touchés que les autres. En effet, 23% de ceux de moins de 35 ans seraient hypocondriaques. Les deuxièmes du podium sont les habitants de la région parisienne, 19% d’entres eux seraient aussi touchés par la pathologie. Mais pour aller mieux, il faudrait faire diminuer son stress. Le professeur Olié conseille de faire de la relaxation ou de la méditation et d’« Améliorer son hygiène de vie, en faisant du sport par exemple, peut aussi aider à diminuer son stress. Ne nous interdisons aucune stratégie et, quand le niveau d’anxiété est trop élevé, faites-vous aider par votre médecin ». De son côté, Michèle Declerck, psychologue, préconise de ne pas nier l’hypocondrie : « L’entourage ne doit pas dire aux hypocondriaques : Mais non, tu n’as rien ! L’hypocondrie est une vraie maladie psychique. Il faut donc les aider à comprendre que ce ne sont pas les médecins du corps qui pourront les aider, mais plutôt les psys. Je ne suis pas d’accord avec l’idée que l’hypocondriaque n’a pas de symptôme. Il a toujours un petit quelque chose.»
Des médias responsables ?
Pour se rassurer, les hypocondriaques ont tendance à s’auto-diagnostiquer. 74% d’entre eux avouent se rendent sur les sites d’information médicaux, 58% sur des blogs et des forums et 47% consultent des revues et les médias. Mais autre paradoxe : les informations qu’ils trouvent, augmentent leur peur d’être réellement atteint par une maladie. 48% des français atteints par cette maladie, déclarent avoir eu peur d’être malade après l’évocation de cette maladie dans les médias, 43% après lecture d’un site internet et 41% après l’avoir entendu par un proche. Mais cependant, d’autres privilégient le dialogue, 61% parlent de leurs craintes à leurs proches. Enfin, solution plus ambitieuse pour d’autres: 56% veulent tenter de ne plus y penser.
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