Cash Investigation est de retour ! Dans le premier numéro de la saison, diffusé le 26 septembre sur France 2, Elise Lucet et son équipe s’intéressent aux conditions de travail au sein de deux entreprises en vogue : Lidl et Free. Images jeunes et branchées, embauches en CDI (contrat à durée indéterminée) à tour de bras, elles ont tout pour plaire. Mais derrière cette vitrine alléchante se cache une bien sombre réalité. Celles de milliers d’employés.
Lidl mais pas l’idole des salariés
Première étude de cas : Lidl. « Enseigne préférée des Français », plastronnent les campagnes de communication de la chaîne de supermarchés. « Mais à quel prix ? », interroge Sophie Le Gall, réalisatrice de l’enquête. « Si vous allez chez Carrefour ou Leclerc, l’organisation n’a rien à voir. On demande aux employés Lidl de faire cinq postes à la fois. » « Ça n’existe pas ailleurs, c’est ce qui nous a intéressés », ajoute Elise Lucet. La polyvalence est de mise. Une caissière doit également faire de la mise en rayon, du ménage, pourvu qu’elle ne s’asseye pas !
Les préparateurs de commandes ne sont pas forcément mieux lotis : ils peuvent soulever des charges supérieures à huit tonnes par jour, à des cadences infernales. Conséquences ? Des problèmes de santé provoquant des incapacités de travail et, à terme, des… licenciements. Sans parler de cette voix répétitive leur parlant dans leur casque, censée augmenter leur productivité… Bref, mi-humains mi-robots, mais avant tout des salariés à bout.
« L’humain n’est pas au centre des préoccupations »
Seconde entreprise passée à la loupe : Free. Le postulat de départ est identique à celui de Lidl. « Une entreprise qui va bien, décrit Sophie Le Gall. Les salariés en centre d’appel sont les ouvriers du XXIe siècle, c’est Xavier Niel [le dirigeant de Free] lui-même qui l’a reconnu dans une interview. »
Là encore, l’enquête révèle des pratiques douteuses des responsables de l’opérateur, notamment la répression des contestations salariales par le licenciement. « Dès qu’on arrive dans les interviews avec les grands patrons, on n’a plus l’impression qu’on parle d’employés. On nous répond chiffres, statistiques, organisation du travail… Mais on n’a jamais l’impression que l’humain est au centre des préoccupations », souligne Elise Lucet.
Du cash dans l’âme
Ce numéro de Cash Investigation est garni du pain quotidien du programme : documents confidentiels, témoignages anonymes, interviews frontales… Son ton caustique et ses commentaires acidulés prennent parfois le parti de la dérision voire de l’ironie. Un choix qui ne détonne pas avec les révélations apportées au fond, tant celles-ci sont confondantes et paraissent surréalistes. Alors un conseil : allumez votre Freebox et installez-vous confortablement devant votre téléviseur tout juste acheté chez Lidl pour le regarder.