La Cour suprême indonésienne a condamné à mort le français Serge Atlaoui, emprisonné pour trafic de drogue depuis 2005. Cela pourrait avoir de sérieuses conséquences sur les relations entre la France et l’Indonésie selon le gouvernement.
La sentence vient de tomber et est très lourde pour Serge Atlaoui. Alors que cet artisan soudeur de 51 ans avait été arrêté en 2005 pour trafic de drogue à Jakarta et condamné à mort en 2007, il espérait aujourd’hui en dernière instance une révision de sa peine. Dès son arrestation, il s’était pourtant défendu d’être un trafiquant, et affirmait penser que les laboratoires d’ecstasy pour lesquels il installait des machines étaient de simples usines.
Serge Atlaoui avait à l’époque été arrêté avec huit personnes et ce rejet de la Cour suprême pourrait en réalité accélérer l’exécution de la peine, dans un pays qui est réputé pour la fermeté concernant crimes liés à la drogue. L’un des trois juges ayant pris part à la décision a affirmé « il n’y a pas de nouveaux éléments, et les raisons avancées dans le recours ne peuvent pas effacer le crime commis par le condamné ». Le président de l’Indonésie Joko Widodo a pour sa part refusé toute demande de grâce à l’égard du Français.
Un brin d’espoir ?
Suite à l’échec de ce recours, la France veut continuer à y croire. Laurent Fabius, le Ministre des affaires étrangères a déclaré continuer à « espérer un geste de clémence », lors d’une rencontre avec son homologue cubain. Il a également fait savoir que cette peine de mort pourrait peser lourd dans les relations entre les deux pays : « Nous sommes extrêmement préoccupés par cette décision et cette menace qui, si elle était mise à exécution, aurait évidemment des conséquences sur les relations entre ce pays (l’Indonésie) et la France. »
Toujours d’après le ministre, « le procès en première instance s’est déroulé dans des conditions extrêmement discutables, puisqu’il n’avait pas d’interprète, la procédure elle-même donne lieu à beaucoup de contestations ». La famille de Serge Atlaoui a quant à elle demandé à François Hollande et à l’Union européenne de « tout mettre en œuvre » pour « le sauver du peloton d’exécution ».
L’ambassadrice de France à Djakarta, Corinne Breuzé, avait déjà fait savoir le 17 avril que cette éventualité aurait des « conséquences » sur les relations bilatérales des deux pays. La France, qui a aboli la peine de mort en 1981, y reste en effet « opposée en tous lieux et en toutes circonstances », avait alors rappelé la diplomate française.