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Isolement des radicalisés en prison : un bilan négatif

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Depuis janvier 2015, certaines prisons françaises ont expérimenté le regroupement de détenus radicalisés islamistes. Un rapport publié ce mardi 6 juillet démontre que le système n’est pas aussi efficace qu’attendu.

Depuis les attentats de Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015, les mesures de lutte contre le terrorisme se sont multipliées en France. L’une des premières volontés du gouvernement était de tester un regroupement dans une partie de la prison de tous les détenus touchés de près ou de loin par une radicalisation islamiste, voire djihadiste, pour mieux lutter contre sa propagation. Les établissements de Fresnes, Lille, Osny et Fleury-Mérogis ont mis en place cette séparation il y a plus d’un an. En tout, 64 détenus sont concernés par ce programme.

Des prises en charge « balbutiantes » et « insatisfaisantes« 

Un premier rapport établi en début d’année pointait déjà du doigt ce projet, arguant que complètement les isoler ne permettait pas d' »évoluer dans le bon sens« , selon une source proche du dossier gouvernemental. Début juillet, Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL), n’est une nouvelle fois pas tendre avec ce dispositif. « Les prises en charge restent balbutiantes  et insatisfaisantes » résume-t-elle après un passage au crible des quatre prisons-test. Une équipe de trois contrôleurs s’était rendue sur place ces derniers mois pour juger de la situation.

> À lire aussi : Libérez la prison !

Au-delà de l’appréciation générale sur la difficulté de pérenniser ce système, plusieurs items ont été identifiés dans le rapport, dont le coût de cette mesure. « La modicité » de celle-ci est ainsi visée, comparée à l’augmentation massive du risque terroriste, véritablement « changement d’échelle » selon Adeline Hazan, dans les filière djihado-irakiennes. Autre source de mécontentement, l’objectif original de lutte contre le prosélytisme ne semble plus vraiment être respecté, au profit d’une « simple prise en charge des personnes radicalisées » sans véritable objectif de lutte, poursuit Adeline Hazan.

Une extension en passe d’être enterrée

Enfin, leurs conditions de vie demeurent « disparates » malgré le fait qu’ils soient dans des cellules individuelles, toutes situées dans un même quartier de la prison. Le risque de contact entre les différents quartiers isolés n’est pas impossible. Dans le même temps, les avocats des détenus s’inquiètent de possibles « pré-jugements » quant au placement à part des radicalisés islamistes. Dans tous les cas, Adeline Hazan n’est pas favorable à une extension. Dans le contexte d’une « surpopulation carcérale actuelle », cette mesure aux fruits finalement pas si mûrs ne va probablement pas se poursuivre bien longtemps.

> À écouter : La France se radicalise-t-elle ? Les Snipers de l’Info #20

Photo de Une : WITT/SIPA

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