Israël a retiré toutes les nouvelles mesures de sécurité qui avaient été installées sur l’esplanade des Mosquées. Les autorités musulmanes ont annoncé aujourd’hui que les palestiniens retourneront prier dans la mosquée Al-Aqsa.
Alors que la situation sur l’esplanade des Mosquées continue à être tendue, la police israélienne a annulé cette nuit toutes les mesures de sécurité qu’elle avait prises récemment. Celles-ci étaient restées en vigueur sur ce lieu saint. Mardi déjà, le gouvernement israélien avait retiré les détecteurs de métaux controversés, qui avaient provoqué des violences meurtrières.
Une porte-parole a précisé : « La police est revenue aux mesures de sécurité en vigueur avant l’attaque terroriste sur l’esplanade des Mosquées, le 14 juillet ». L’organisme chargé des biens musulmans à Jérusalem a donc annoncé ce matin que les palestiniens retourneront prier dans la mosquée Al-Aqsa.
Fin du boycott de l’esplanade des Mosquées
Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a soutenu les appels des autorités musulmanes à retourner prier sur l’esplanade. Il a cependant précisé qu’une décision n’avait pas encore été prise sur la reprise de la coordination sécuritaire entre l’Autorité palestinienne et Israël, dont il a annoncé le gel la semaine dernière.
Depuis une dizaine de jours, les autorités musulmanes maintenaient l’appel à boycotter l’esplanade des Mosquées, troisième lieu saint de l’islam. Cela car ils protestaient contre les nouvelles mesures de sécurité israéliennes aux entrées de ce site.
Des tensions engendrées par les détecteurs de métaux
Des tensions avaient en effet été engendrées à cause des détecteurs de métaux installés à l’entrée de l’esplanade le 16 juillet par Israël, deux jours après une attaque qui avait coûté la vie à deux policiers près du site religieux.
Israël avait alors justifié ce dispositif par le fait que les assaillants avaient dissimulé des armes sur ce site et en étaient sortis pour mener leur attentat. Mais les musulmans palestiniens y avaient vu une tentative d’Israël d’affermir son contrôle sur le site (dont il surveille les entrées mais qui est géré par la Jordanie).
Cinq palestiniens sont décédés la semaine dernière au cours des affrontements qui ont éclaté après l’installation des détecteurs. Trois Israéliens ont également été tués pendant la même période par un palestinien dans une colonie israélienne en Cisjordanie occupée.
C’est après d’intenses pressions de la communauté internationale qu’Israël a finalement accepté de retirer les détecteurs mardi, ainsi que les caméras de surveillance. Cependant, le gouvernement a indiqué qu’il les remplacerait par un autre système de repérage « basé sur des technologies avancées ». Ils voudraient, d’après le quotidien Haaretz, mettre en place un réseau de caméras de surveillance sophistiquées, reposant sur une technologie de reconnaissance biométrique.
Décision saluée à l’international
En attendant, le gouvernement jordanien a salué aujourd’hui la décision israélienne de retirer son nouveau dispositif de sécurité sur l’esplanade des Mosquées comme « une étape vers l’apaisement ». Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a lui aussi approuvé la décision d’Israël mais a jugé qu’elle n’était « pas suffisante ». Israël a réagi dans un communiqué du ministère des affaires étrangères en affirmant que « la seule démocratie réelle dans la région » n’avait pas de « leçons de morale » à recevoir du gouvernement turc « qui a envahi le nord de Chypre, réprime brutalement la minorité kurde et emprisonne des journalistes ».
La Maison Blanche s’est également exprimée sur l’affaire et a aussi loué « les efforts d’Israël pour assurer la sécurité tout en réduisant les tensions dans la région ».