Nouvelle obsession des jeunes utilisateurs d’Instagram, cette tendance provenant d’Angleterre fait irruption en France depuis quelques jours. « Je sais tout de toi », « Je sais qui tu es », « À qui je pense », de mystérieux administrateurs de ces comptes vous promettent de révéler des faits sur vous, notamment certains sur votre vie privée. Pourtant, ces médiums n’ont pas vraiment de mérite à deviner certaines informations.
Le compte « Je sais qui tu es » est l’un des premiers à avoir fait son apparition en France, en décembre dernier. S’en sont suivi d’autres, maintenant plus populaires depuis la fin du mois de mai. Ils sont l’adaptation directe du hashtag #IKnowWhoYouAre provenant d’Angleterre et se prétendent comme des médium qui savent tout de vous. Leur popularité est en grande partie due à un fonctionnement participatif : pour que l’on vous réponde en messages privés, vous devez partager le profil « Je sais qui tu es » et le suivre. Ainsi l’administrateur qui se fait appeler « L’Omniscient » vous répond et poste ensuite son message avec son lot d’informations personnelles, et votre réaction étonnée sur son compte pour augmenter sa crédibilité.
Que révèlent t-ils ?
Bien souvent, les informations sont du même type : Nom, âge, ville, passions, situation amoureuse, habitudes ou émotions du moment. En somme, des éléments que vous devez (si tout va bien) déjà savoir.
Comment fait-il ?
Contacté par L’Obs, l’administrateur du compte @je.sais.qui.tu.es_off (28 000 abonnés) révèle que son adaptation en français a suscité l’apparition de nouveaux comptes. Selon lui, ces comptes comme @jesaistoutdetoi et @jesaistoutdetoiii créent de faux profils pour faire connaissance avec les instagrammeurs qui les contactent. Ils retournent ensuite sur leurs comptes de médiums pour répondre avec les éléments qu’ils ont obtenus auparavant. Cependant, il n’a pas souhaité révéler ses propres méthodes…
« Certains comptes font d’abord connaissance avec les gens via un autre compte Instagram. » – L’admin de « Je sais qui tu es », à l’Obs
Technique encore plus simple, certains comptes engageraient une discussion avec… eux-mêmes. Ils inventeraient les informations et répondraient à celles-ci à travers un second compte qu’ils possèdent aussi. Sur certains d’entre eux, les mêmes fautes d’orthographe entre l’administrateur et son interlocuteur font tache. Ces nouvelles discussions publiées sur les comptes attirent mécaniquement de nouveaux utilisateurs qui veulent tester cette nouvelle tendance.
Enfin, on peut aussi simplement penser à un stalking (chercher toutes les traces laissées par une personne sur Internet, notamment sur les réseaux sociaux, NDLR) poussé. Certaines informations sont effectivement facilement identifiables sur les comptes Instagram des utilisateurs un peu bavards. Une piste confirmée par certaines personnes qui se sont prêtées au jeu.
« Toutes les choses qu’il m’a dit, tout le monde peut les savoir car tout est écrit dans ma description ou dans mes posts Instagram » – Sandra, à l’Obs
Alors, mystérieux médium ou simple fouineur ? Ces comptes sont une nouvelle preuve que les données diffusées sur Internet permettent aisément de retracer la vie d’une personne, et de savoir beaucoup d’informations.