Aux urnes citoyens ! La 3eme circonscription des français de l’étranger connaît une véritable effervescence intellectuelle. Candidat aux prochaines législatives dans cette circonscription allant du Royaume-Uni aux pays Baltes, Will Mael Nyamat nous propulse dans des idées créatives pour faciliter la vie des expatriés français en Europe du Nord. Un tour d’horizon qui vaut le détour !
1/ Beaucoup de jeunes expatriés déplorent un début de campagne consternant. Face à l’angoisse ressentie à une étape de la vie si préoccupante, de nombreux candidats usent de formules creuses, répètent des slogans et débitent des idées reçues. En quoi votre candidature peut-elle introduire un principe de réalité, un nouveau souffle et un projet ?
Nous entrons dans la dernière ligne droite de cette élection, et maintenant que la présidentielle qui a vu la victoire historique de notre candidat François Hollande, j’espère que les médias pourront enfin parler un peu plus objectivement de TOUS les candidats en lisse dans ces élections historiques des français établis hors de France.
Pour répondre à votre question, j’ignore en quoi « beaucoup de jeunes expatriés trouvent la campagne déplorable ». Il serait pour moi intéressant de connaitre leur avis sur la question. Pour ce qui me concerne, je déplore plutôt l’ignorance dans laquelle sont plongés les français qui pour beaucoup, ne savent même pas qu’ils auront à élire un député de l’étranger à moins d’un mois du scrutin.
Pour ce qui concerne mon projet dont la version définitive sera publiée incessamment, je pense qu’il est le seul à mettre la jeunesse au cœur du dispositif, notamment en proposant la création de foyers de jeunes arrivants à l’étranger, de revaloriser les salaires des Volontaires internationaux et les bourses de mobilité.
2/ Un think tank a récemment préconisé que les pouvoirs publics soutiennent l’émergence d’une « Overseas Youth Bank » : structure bancaire dédiée aux jeunes expatriés. Quel regard portez-vous sur une telle initiative ?
J’ai là encore dans mon programme une disposition similaire. L’idée est de proposer par exemple la réorientation de l’aide aux entreprises françaises, des multinationales vers les PME voire les TPE. Je propose également l’extension du bénéfice de l’aide financière au prorata des allocations restant à percevoir pour les chômeurs, pour financer la création de leur entreprise à l’étranger.
3/ Plusieurs collectifs de jeunes expatriés attendent, à l’horizon de ce prochain scrutin, des candidats capables d’injecter du management dans la tradition administrative française. Votre parcours d’entrepreneur vous donne-t-il l’envie d’imaginer de nouvelles idées qui pourraient simplifier la vie des expatriés, des familles, des associations, des chefs d’entreprises face à la rigidité administrative du réseau consulaire et diplomatique ?
Absolument !
En tout état de cause il y a des simplifications administratives à faire. Mais je pense qu’il faut faire attention au « Tout électronique » qui a montré ses limites y compris ici au Royaume-Uni, notamment dans le domaine de la fraude fiscale. La dématérialisation des procédures, fait que plusieurs entreprises se créent et disparaissent à la vitesse de l’éclair, se délocalisent à Jersey pour ne pas payer d’impôts sans que le gouvernement ne puisse réellement tout suivre.
4/ Quelle réforme majeure souhaiteriez-vous engager pour transformer en profondeur le fonctionnement du Ministère des affaires étrangères ?
Pour le ministère des affaires étrangères, je ne sais pas, je n’y ai pas pensé. En revanche, pour les services consulaires (mais j’imagine que c’est ce que vous entendiez demander par votre question), il faut des changements majeurs dans plusieurs domaines. D’abord en ce qui concerne les écoles françaises, je souhaite que les élus siègent désormais aux conseils d’administration de toute école recevant 1 centime d’argent public afin de mettre fin aux décisions orientées, et aux conflits d’intérêts nombreux un peu partout dans le monde, qui éloignent chaque jour l’école française du plus grand nombre. L’exemple du microcosme de South Kensington est assez symptomatique de cette dérive.
Il y a ensuite les bureaux de vote. De nombreux français n’ont pas pu voter du fait des files d’attente interminables à South Kensington. Le ministère de l’intérieur recommande 1 bureau de vote pour 1000 personnes. Nous en sommes à entre 2800 et 4800 français/bureau vote. C’est ingérable. Je ne parle pas de la concentration de tous les bureaux à un seul endroit (en l’occurrence, le consulat général et le lycée tous deux situés à south ken), qui obligent des habitant d’oxford ou de Cambridge par exemple, à faire de tres longs voyages pour voter. Pas étonnant que l’abstention soit de 70% pour les présidentielles.. Il faut améliorer cela.
Enfin il y a l’école française. La encore tous les français vivant dans les autres boroughs de Londres doivent pouvoir envoyer leurs enfants dans une école française. Il n’y a pas que South Ken et Camden Town.