Jean-Marie Le Pen, le fondateur historique du Front National, assigne ce mercredi le parti en justice. Exclu en août par les dirigeants du FN, il réclame deux millions d’euros à titre de réparation et sa réintégration au sein du parti.
Jean-Marie Le Pen toujours en guerre contre le parti qu’il a fondé en 1972. Par la voix de son avocat, Me Frédéric Joachim, la figure emblématique de l’extrême droite française réclame sa réintégration au FN. Exclu en août par les membres dirigeants frontistes, Jean-Marie Le Pen remet en cause l’impartialité de ses « juges », tous ou presque acquis à la cause de Marine Le Pen.
Pour rappel, l’ancien président d’honneur du Front National avait payé cher ses propos sur la Shoah, qu’il avait requalifiée de « point de détail » de la seconde guerre mondiale. Une communication qui va à l’encontre de la « dédiabolisation » du FN prônée par sa fille. Le dossier a été remis ce mercredi devant le tribunal de grande instance de Nanterre.
« Atteint dans son honneur et sa dignité »
« Le Menhir » exige également des dommages et intérêts pour le préjudice qu’il estime avoir subi. Son avocat assure que « sa dignité (…), son honneur, son action politique et sa représentativité » ont été atteints. « Son état de santé s’est largement dégradé ces derniers temps, ce qui ne peut être sans rapport avec le sort qu’on lui inflige depuis déjà longtemps », a même précisé Me Frédéric Joachim.
En attendant le verdict, Jean-Marie Le Pen peut déjà se targuer d’avoir remporté plusieurs victoires contre son ancien parti. Début mai, le TGI de Nanterre avait annulé sa suspension décidée par les instances dirigeantes du parti. Puis il avait suspendu le congrès par correspondance censé supprimer son titre de président d’honneur, décision confirmée par la cour d’appel de Versailles.