Des chercheurs ont révélé dans le « New York Times » que la baie de Guanabara, dans laquelle se disputeront notamment les épreuves de windsurf, de voile et de nage en eau libre, était encore fortement polluée à l’approche des Jeux Olympiques de Rio.
Alors qu’il y a deux jours, les compétences de capacité d’accueil du pays brésilien était déjà remis en cause suite aux plaintes de délégations jugeant inhabitables certains appartements censés recevoir les 10 500 athlètes dans le village, c’est désormais un problème de pollution qui inquiète l’organisation de la compétition. Une pollution qui pourrait non seulement affecter les sportifs et directement perturber leurs performances, mais également la prospérité des touristes puisque deux plages attenantes à la baie susceptibles d’attirer des spectateurs seraient contaminées. Même si selon les scientifiques, c’est bien les sportifs qui resteront les plus touchés par l’impureté des eaux.
« Les athlètes vont littéralement nager dans de la merde humaine »
Selon le quotidien américain, la baie de Guanabara n’aurait pas été suffisamment dépolluée pour accueillir les athlètes à quelques jours d’un tel événement. Ces scientifiques brésiliens alertent de la mauvaise qualité des eaux et craignent le pire pour la santé des courageux qui oseront se lancer en windsurf, à la nage ou à la voile sur cette vaste étendue d’eau recouverte par les déchets qui y abondent. « Les athlètes vont littéralement nager dans de la merde humaine et ils risquent de tomber malades à cause de tous ces micro-organismes », explique le docteur Daniel Becker. Et le pédiatre local de s’indigner : » C’est triste et très inquiétant. » Le journal a également tenu à rappeler que lors d’une compétition de voile ayant eu lieu au même endroit en 2015, plus d’un quart des participants avaient été victimes de nausées et de diarrhées.
Les autorités brésiliennes prévoient des conditions convenables
Pourtant, l’inquiétude des chercheurs quant à la forte pollution de la baie fait contraste à l’optimisme des autorités brésiliennes il y a quelques jours encore, à écouter les propos de André Corrêa : « Il n’existe pas de baie dans le monde qui ne soit pas polluée. Y a-t-il une chance que nous rencontrions un problème ? Il existe une très petite chance, mais elle ne doit pas être ignorée. Ce n’est pas impossible. Mais je suis très optimiste sur le fait que nous aurons des épreuves de voile convenables », se satisfaisait le secrétaire à l’Environnement de l’Etat de Rio. Les promesses de dépollution à 80 % des déchets laissent pourtant encore très sceptiques à la vue de la quantité incalculable de déchets déversés par les égouts directement dans la baie. André Corrêa affirmait même que 85 % des déchets étaient stoppés par les 17 écobarrières flottantes qui ont été installées les jours derniers. Selon lui, 2400 tonnes de déchets ont déjà été récupérées par les 10 premières écobarrières lors des six derniers mois.
Espérons désormais que le responsable brésilien dise vrai afin que la compétition puisse se dérouler dans des conditions optimales pour le bonheur de tous et surtout des sportifs qui ont consacré plusieurs années de leur vie à préparer cet événement unique. A seulement quelques jours de la compétition, les premières inquiétudes se font déjà savoir et peuvent pourtant, surtout pour les pessimistes, présager le pire. Ni les problèmes sécuritaires, ni les problèmes sanitaires ne doivent affecter la beauté du sport lors cette compétition et pour cela la mobilisation totale des organisateurs est indispensable.