A quatre mois du référundum sur une sortie du Royaume-Uni de l’Union Européenne, le coup est rude pour David Cameron. Boris Johnson, le fantasque maire de Londres a annoncé qu’il ferait campagne pour le Brexit. Une décision qui risque de peser sur le choix des électeurs et sur le sort du pays tout entier.
Cameron n’avait pas besoin de ça : son adversaire de toujours, Boris Johnson a annoncé, le 21 février, sa volonté de faire sortir le pays de l’Union Européenne. Dans une allocation délivrée devant son domicile à Londres, l’homme, connu pour son excentricité, a déclaré qu’il ne fallait pas « confondre les merveilles de l’Europe, les vacances en Europe, la nourriture fantastique […] avec un projet politique qui est en marche depuis des décennies et menace maintenant d’échapper au contrôle démocratique ».
David Cameron et Boris Johnson, deux Tories qui combattront désormais dans des camps adverses
Bien que saluant l’action de Cameron à Bruxelles, où ce dernier a négocié un accord avec les dirigeants européens qu’il a ensuite présenté au Parlement, Boris Johnson a affirmé qu’il ne s’agissait pourtant pas là d’une « réforme fondamentale » capable de changer en profondeur les relations entre le Royaume-Uni et l’Union.
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Concurrence
Le revers est dur pour David Cameron, qui a déjà vu cinq de ses ministres rejoindre le camp du « out », dont le ministre de la justice Michael Gove – en maintenant cependant de son côté une recrue de choix, la ministre de l’intérieure Theresa May. Il avait ainsi proposé au maire de Londres un poste au gouvernement si celui-ci s’engageait à militer en faveur du « in », sans résultat. Ainsi le Premier ministre britannique accuse le coup, conscient que Johnson tente de se placer habilement en vue de prendre sa place à la tête du gouvernement — la rivalité des deux hommes remonte aux bancs de la prestigieuse université d’Eton, avant de combattre dans le même camps. L’annonce de Johnson semble donc sonner comme le coup d’envoi d’une campagne se profilant et qui dirait enfin son nom pour la présidence du parti conservateur.
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Royaume-Uni et Union Européenne : Restera, restera pas ?
Nouveau porte parole
Les partisans du Brexit eux, se frottent les mains. En effet le camp pro-sortie de l’Union manquait d’un porte-parole charismatique pour plaider la cause. Celui-ci est de choix : 32% des électeurs disent que l’avis de Johnson influencerait leur choix, selon un récent sondage.
A l’heure actuelle, c’est une majorité de Britanniques qui se déclarent en faveur du Brexit. Et l’annonce de « Boris », comme l’appellent les Londonniens friands de cette personnalité atypique, risque de ne pas inverser la tendance.