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Journée déterminante pour Israël et le conflit israélo-palestinien

Israël

Ce mardi 17 mars 2015, l’ensemble de la population israélienne est appelée aux urnes pour les législatives anticipées. 5,3 millions d’électeurs se rendent, en ce moment même, pour élire leurs parlementaires à la Knesset, le parlement de l’Etat d’Israël. Une élection susceptible, ou non, de relancer les négociations avec les palestiniens. 

Depuis plusieurs mois et la décision du Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu de dissoudre l’Assemblée, une question se pose constamment. Le Premier ministre du Likoud, parti majoritaire dans la coalition de la droite et du centre israélien, sera t’il reconduit dans ses fonctions ?

Si une majorité des israéliens a soutenu Netanyahu durant l’Opération Bordure protectrice lors de l’été 2014 contre le Hamas à Gaza, le Premier ministre est décrié par une partie de la population pour ses relations (très) compliquée avec Barack Obama, le président des Etats-Unis d’Amérique, le premier allié de l’Etat hébreu. De plus, l’absence de négociations productives avec l’Autorité palestinienne, et de discussions efficaces concernant le nucléaire iranien mais aussi la crise du logement et le coût de la vie, très (trop) élevé dans la démocratie du Moyen-Orient sont tant de questions auxquelles Netanyahu n’a pas su répondre.

Les israéliens élisent aujourd'hui ceux qui représenteront le peuple à la Knesset, le parlement d'Israël.

Les israéliens élisent aujourd’hui ceux qui représenteront le peuple à la Knesset, le parlement d’Israël.

Netanyahu opposé à dix autres listes.

Face à lui, dix listes de tous bords, qui espèrent obtenir les plus de sièges possible afin d’obtenir la majorité parlementaire, ou, à moindre mesure, être assez puissants pour intégrer une coalition ou avoir la légitimité pour représenter une véritable opposition.

Si durant la campagne axée principalement sur les questions socio-économiques, la question de la diplomatie israélienne n’a pas été au centre des débats, les israéliens de plus de 18 ans ne peuvent voter pour une liste sans prendre en considération les positions respectives des partis concernant le conflit israélo-palestinien.

Depuis près de 70 ans, Israël est en conflit permanent. Une guerre civile opposant juifs et arabes dès 1948, plusieurs guerres avec les pays arabes frontaliers telles que la guerre de Six Jours en 1967, la guerre de Kippour en 1973 ou la guerre du Liban en 2006 contre le Hezbollah mais aussi les nombreuses confrontations avec l’OLP d’abord puis le Hamas ont mis les Israéliens dans l’impasse et réduit les efforts diplomatiques à néant malgré les efforts de la diplomatie américaine et de John Kerry pour relancer les négociations en 2014. C’est pourquoi, la population israélienne ne peut omettre de considérer cette question lors du vote d’aujourd’hui.

Yitzhak Herzog, le principal opposant à Benyamin Netanyahu lors des législatives anticipées.

Yitzhak Herzog, le principal opposant à Benyamin Netanyahu lors des législatives anticipées.

Le conflit israélo-palestinien délaissé par la campagne mais toujours à centre des préoccupations du peuple d’Israël.

Le Likoud de Benyamin Netanyahu s’est dit, en 2009, favorable à l’idée d’un Etat palestinien reconnaissant Israël comme Etat juif. En revanche, il est hors de question que Jérusalem soit la capitale de cette Etat palestinien puisque « Yerushalahim » est considérée comme la « capitale une et indivisible » d’Israël . De plus, il s’oppose farouchement au retour aux frontières de 1967 et le porte-parole du parti estime qu’à l’heure actuelle « toute concession en ce moment n’est tout simplement pas pertinente« . Le parti au pouvoir au sein de la coalition, en difficulté dans les sondages est sous la pression de l’Union Sioniste.

Le parti crédité du plus d’intention de vote avant les élections, l’Union Sioniste, la gauche israélienne, souhaite revenir à la table des négociations. Yitzhak Herzog, le leader du parti travailliste et Tzipi Livni d’Hatnuah (le parti centriste) souhaitent inclure dans les discussions la Ligue arabe afin de permettre la création d’un « Etat palestinien démilitarisé » et de renforcer la coopération économique avec la population palestinienne. Enfin, soucieux de la nécessité d’instaurer une confiance réciproque, Herzog a affirmé qu’il gèlera « sans aucun doute » la construction de nouveaux logements dans les implantations en Cisjordanie à l’exception des grands blocs.

Au centre de l’échiquier politique israélien, Yesh Atid, le parti de l’ex-ministre des Finances, Yaïr Lapid soutient lui aussi la création d’un Etat palestinien démilitarisé et considère que le meilleur moyen d’atteindre cet objectif est  d’organiser une négociation avec les pays arabes et l’annexion des blocs d’implantations en Cisjordanie. En contrepartie, Yaïr Lapid s’est déclaré favorable à des « échanges de territoires » et au gel des constructions dans les implantations lors des négociations. En revanche, Yesh Atid s’oppose fermement à l’abandon de Jérusalem-Est et au retour des réfugiés palestiniens

Concernant la Liste arabe unie, qui rassemble tous les partis arabes israéliens, elle milite pour la création d’un Etat palestinien dans les frontières de 1967. A l’instar des palestiniens, la liste est favorable à un retour des réfugiés et de leurs descendants. Logiquement, les partis arabes unis ont mis de côté leurs divergences politiques pour que la question palestinienne ait une place centrale dans leur programme. Ahmed al-Tibi, le leader du Mouvement Arabe pour le renouveau, un parti antisioniste, membre de la coalition a affirmé ce choix. D’après lui, « en prenant la décision sans précédent de nous unir, nous répondons à un appel venu de la rue arabe« .

La création d’un Etat palestinien indépendant qui s’impose, peu à peu, dans la pensée politique israélienne mais qui ne fait pas l’unanimité.

Les deux partis nationalistes et religieux, le Foyer Juif du ministre de l’Economie Naftali Bennett et le parti ashkénaze d’Avigdor Lieberman, Israël Beitenou (qui signifie Israël notre maison) s’opposent à l’existence d’un Etat binational. Si le HaBayit HaYehudi (Foyer Juif) n’est pas favorable à un Etat palestinien qui « représente un vrai danger pour l’existence même d’Israël », le parti des descendants des juifs d’Europe de l’Est (Israël Beitenou) est en faveur de la création d’un Etat palestinien. Cependant,  Avigdor Lieberman milite pour un accord avec les pays arabes et ne veut donc pas que la discussion soit uniquement bilatérale avec les dirigeants palestiniens. De plus, il s’est montré favorable à ce que les arabes israéliens qui s’identifient pleinement aux Palestiniens puissent vivre en Israël mais perdent leur nationalité.

Enfin, les deux partis de centre, Koulanou et de gauche, Meretz considèrent que la solution à deux Etats est une nécessité. Cependant, le parti de Moshe Kahlon, ex-Likoud, estime que l’Autorité palestinienne ne représente pas un partenaire fiable pour reprendre les négociations de paix. Alors que le parti de Zehava Gal-On, leader de ce parti de gauche, soutient l’Initiative de paix arabe et souhaite s’appuyer sur des échanges de territoires afin de créer un Etat palestinien dans les frontières de 1967. Ces deux partis s’opposent aussi sur la question de Jérusalem. Si Meretz prévoit que Jérusalem doit être la capitale des deux Etats, ce n’est clairement pas le cas du Koulanou.

Vidéo de présentation de l’élection législative israélienne du ministère des Affaires étrangères d’Israël:
https://www.facebook.com/video.php?v=10152801566846317

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