Alors que son magazine sur l’actualité équestre était l’une des marques fortes de la chaîne depuis 2011, Equidia Life a choisi de ne pas renouveler Equestrian le mag. Nous avons recueilli les réactions de son présentateur, Kamel Boudra.
Votre magazine Equestrian le mag s’arrête après 6 ans d’antenne… Comment réagissez-vous à cette annonce
J’ai réagi avec beaucoup de tristesse, puisqu’il y’a avant tout avec moi une équipe qui s’est donnée à 100%. Nous étions une rédac passionnée, les journalistes allaient parfois jusqu’au bout du monde pour couvrir des événements, travaillaient de nuit, le week-end pour finaliser le montage de l’émission du lundi… Cette émission était un investissement collectif ou tout le monde a mouillé la chemise.
Comment avez-vous appris l’arrêt de l’émission ?
Je l’ai appris quelques jours avant la fin de la saison, même si nous savions depuis quelques temps qu’Equidia Life allait avoir du mal à s’engager financièrement pour une nouvelle saison. C’est ce qui s’est passé, puisque la chaîne n’a pas pu signer une nouvelle saison avec Flab Prod (la boite de production d’Equestrian, NDLR) lors de la fin du contrat pour cette saison. En revanche, les centaines et centaines de messages de tristesse et d’étonnement que j’ai reçu lorsque j’ai annoncé l’arrêt de l’émission m’ont impressionné ! Notre métier, c’est aussi faire plaisir au téléspectateur et lui donner envie de nous regarder.
Quel bilan faites-vous d’Equestrian le mag ? Qu’est-ce que cette expérience vous a apporté ?
L’émission a beaucoup évolué, nous avons affiné au fur et à mesure notre exigence éditoriale. On est passé d’un programme qui avait la forme d’un magazine avec uniquement des lancements de reportages à celle d’un talk. C’était l’occasion de la rendre plus divertissante et aussi de mieux m’intégrer au format et d’y apporter de la bonne humeur
Mis à part les cavaliers français, je retiens aussi les cavaliers étrangers qui prenaient l’avion juste pour être présents dans l’émission. On terminait trop tard pour qu’ils puissent rentrer directement, donc ils dormaient à l’hôtel, repartaient le lendemain… Leur dévouement était aussi une marque de reconnaissance pour nous, ça leur demandait des efforts également ! Je crois d’ailleurs qu’aucun cavalier étranger a refusé une invitation.
Quels invités retenez-vous particulièrement ?
Steve Guerdat, parce que c’est une véritable star dans le monde de l’équitation. Ça reste un moment gravé dans l’histoire de l’émission. Il a été champion olympique, plusieurs victoires en Coupe du Monde, et en même temps il gardait une vraie simplicité. Rodrigo Pessoa est aussi venu deux fois… Je pense que tous les grands champions ont un truc en plus, et ça se ressent aussi sur le plateau.
On a vu qu’Equidia a essayé de se relancer avec l’arrivée d’animateurs stars comme Julien Courbet et Benjamin Castaldi. Etait-ce une erreur ?
Ce n’était pas une erreur. Ils sont tous deux passionnés de cheval et crédibles dans l’exercice. Ils ont fait des programmes intéressants, mais je pense que les amateurs de chevaux viennent principalement pour la crédibilité de nos contenus, pas pour la popularité de l’animateur. Bien sûr, c’est un plus.
Est-ce que la stratégie gagnante d’Equidia serait de devenir la chaîne des événements sportifs équestres ?
Je sais que c’est ce que veut faire la direction actuelle, et j’espère vraiment que ce changement s’opérera. Je fais le vœu qu’Equidia Life se concentre sur l’événementiel sportif. On a su le faire pour les Jeux Olympiques ou de grands rendez-vous. Je rêve effectivement de retransmissions des compétions, des championnats d’Europe… Le changement de stratégie s’effectuera aussi avec l’arrivée de nouveaux investisseurs et de nouveaux publicitaires afin d’amortir les coups des droits de diffusion des compétitions équestres. Malheureusement, la Fédération Française d’Equitation oublie parfois la chance qu’elle a d’avoir une chaîne comme la nôtre.
Avez-vous des projets pour la rentrée ?
C’est encore trop tôt pour le dire. Mais il n’est pas certain que je sois sur Equidia Life la saison prochaine.
Merci à Kamel Boudra d’avoir répondu à nos questions.
Propos recueillis par Romain Gaspar