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La confirmation !

Le titre olympique ne sera pas resté sans lendemain. Un an après la joie de Londres, le relais 4x100m français est devenu champion du monde pour la première fois de son histoire, hier soir à Barcelone. Yannick Agnel, Florent Manaudou, Fabien Gilot et Jérémy Stravius ont su déjouer tous les pronostics pour triompher des Américains et autres Russes en 3’11’’18, et ainsi confirmer la domination tricolore sur la discipline.

Le livre s’était ouvert sur une page écornée. À Barcelone débutait hier la 15e édition des championnats du monde de natation. Et, dès le premier jour, l’équipe de France était forcément attendue, après ses quatre titres olympiques décrochés à Londres l’été dernier. Mais sa première représentante en finale, Camille Muffat, sombrait dans les profondeurs du bassin catalan. Seulement 7e du 400m nage libre, une distance qui l’avait faite reine un an plus tôt dans la capitale anglaise, la chef de file de la natation féminine française subissait un échec de taille. « C’était nul… Je ne suis jamais entrée dedans. J’ai été une gamine qui a eu peur. Il a suffi d’un doute pour que la championne que je pense être se fasse toute petite. », confessera la Niçoise à sa sortie de l’eau. Alors, lorsque se profilait la grande finale du 4x100m masculin, l’inquiétude était de mise. Les Français, champions olympiques en titre, n’avaient en aucun cas l’avantage des pronostics face aux favoris russes, américains et australiens, et la peur de les voir connaître le même mauvais sort que Muffat grandissait. Et puis, les gladiateurs sont entrés dans l’arène.

Un palmarès complété

Les Agnel, Manaudou, Gilot et Stravius, acclamés par un Palau Sant Jordi acquis à leur cause, avaient fière allure, main dans la main, prêt à combattre ensemble. Et qu’importe leur statut, ni même leur chrono de référence cette année, seulement le quatrième parmi les engagés, rien ne leur faisait peur. Pas même le contexte, terni par les déclarations la veille de Fabrice Pellerin, entraîneur de Camille Muffat, qui pointait du doigt son ex-protégé Agnel, parti aux Etats-Unis, et la Fédération française de natation (FFN), coupable selon lui d’avoir laissé partir le prodige, et même d’avoir encouragé sa décision. Si l’affaire a pu déstabiliser Muffat, elle n’a donc pas touché les relayeurs, unis pour faire face aux difficultés, et pour remporter le premier titre français cette semaine. Une victoire magnifique, à laquelle il faut associer les remplaçants Meynard, Mallet et Leveaux, et une première marseillaise sous le regard des Américains de Lochte, deuxièmes en 3’11’’42, et des Russes, qui échouent sur la troisième marche du podium pour deux petits centièmes (3’11’’44). Le relais français devient ainsi champion du monde pour la première fois, et complète son palmarès, déjà garni des titres olympique et européen. Une consécration en forme de confirmation.

Les bleus au sommet de leur art. (Reuteurs)

Les bleus au sommet de leur art.
(Reuteurs)

Un final « straviusphérique »

Le secret de cette réussite, Yannick Agnel le dévoile : « L’état d’esprit de ce relais est devenu une spécialité : la décontraction. On n’a rien à perdre, on n’est pas favoris et on ne se prend pas la tête. On s’éclate, tout simplement. ». Pourtant, lorsqu’il passe le premier relais en septième position, dans un temps très moyen de 48’’76, le succès semble loin d’être acquis. Mais avec un Florent Manaudou en 47’’93, la France remonte en quatrième position. « C’était mon premier (championnat du monde), j’étais avec des mecs qui en avaient fait plusieurs ; ils m’avaient dit : « Tu vas voir, après ça, tu vas nager dix ans ! ». Ce soir, on a su nager les uns pour les autres. », avouera le Marseillais, quelques minutes après la finale. Fabien Gilot, placé en troisième nageur, va lui réaliser une performance colossale en étant le seul, toutes nations confondues, à descendre sous les 47’’ (46’’90). « Aujourd’hui, je me suis vraiment laissé porter par l’enthousiasme de l’équipe, déclarera celui qui était déjà présent à Barcelone pour les mondiaux 2003. On a commencé il y a dix ans ici avec la médaille de bronze du 4×100, on avait à cœur de gagner ce titre qui nous manquait.». De quoi lancer parfaitement le dernier relayeur, la fusée Stravius. Parti juste derrière le trio USA-Russie-Australie, le champion du monde 2011 du 100m dos, de retour à un niveau exceptionnel, va profiter de ses coulées toujours aussi impressionnantes pout toucher le mur d’arrivée en premier. « On  n’était pas favoris, mais on savait que les favoris ne gagnent pas forcément chaque année, là, c’est un hold-up ! », se réjouira l’Amiénois, avant d’analyser ce triomphe : « Le relais, c’est la force d’une équipe et je pense que l’équipe de France est la meilleure là-dessus. En tout cas, nous avons prouvé que nous étions meilleurs que les Américains, les Australiens et les Russes, qui étaient largement favoris. Je me suis dit que j’étais le meilleur dans les 15 derniers mètres. Je n’ai pas respiré, j’ai touché et il s’est peut-être passé deux secondes avant que mes trois copains explosent de joie. Là, j’ai compris que nous étions premiers. C’était un moment magique. Et encore, le mot « magique » est faible. ». Et pour lui, ce n’est peut-être que le début d’une moisson exceptionnelle, puisque ses ambitions et sa polyvalence pourraient le mener à être le premier Français à nager tous les jours pendant des mondiaux. Mais Jérémy Stravius, aussi fort soit-il, ne sera pas seul à viser les sommets. Les bataillons tricolores sont prêts.

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