Comme tous les ans, la Cour des comptes a publié son rapport public dans lequel elle distribue les bons et mauvais points de la gestion publique. Pour l’année 2016, le bonnet d’âne revient à l’Institut Français du cheval et de l’équitation (IFCE). Né en 2010 de la fusion de l’établissement public « Les Haras nationaux » et de l’école nationale d’équitation (ENE) basée à Saumur, il est fortement critiqué par les juges.
Une réforme mal conçue, mal préparée et mal conduite
La Cour rappelle l’histoire de ces deux anciens établissements, revenant ensuite sur la fusion qu’elle épingle directement: « la pertinence de la fusion, cinq ans après la création de l’Institut français du cheval et de l’équitation, n’est pas démontrée ». Au fil des pages, elle se montre de plus en plus dure sur cette réforme et sa mise en œuvre. Les juges parlent d’une « illustration d’une réforme de l’Etat mal conçue, mal préparée et mal conduite ». La charge est lourde.
La réforme a failli, aucun des objectifs prévus n’a été atteint après 5 ans d’existence. Sans surprise, la Cour préconise purement et simplement de « supprimer l’IFCE en organisant la dévolution des activités de SP qui y subsistent entre les ministères respectivement chargés de l’Agriculture et des Sports, voire le Haras national du Pin »
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Le gouvernement se défend
L’avenir de cette institution est remis en cause. « Sa situation n’est pas viable » ajoute la Cour des comptes. Cette dernière évoque les déficiences de la gestion : une gouvernance difficile, un déséquilibre financier permanent (29 miilions en 5 ans) et une disparité géographique. Le parc immobilier considéré comme « démesuré et inadapté », avec près de 2000 hectares sur 23 sites, est aussi pointé du doigt.
Le représentant syndical CGT à l’IFCE s’est dit « pas surpris de cette annonce » et il est « inquiet pour le personnel en détresse sur tout le territoire ». Selon lui, l’Etat ne veut plus subventionner l’IFCE, pourtant en hausse en 2015 avec une enveloppe de près de 50 millions.
Il a prévu de rencontrer le ministère de l’Agriculture pour « taper du poing ». Le gouvernement a répondu aux propos tenus par les juges dans ce rapport. La proposition de supprimer l’IFCE n’est « ni envisageable, ni opérationnelle au moment où l’établissement est entré de façon concrète dans une phase de profonde évolution ».
Ce rapport public rendu par les juges de la Rue Cambon n’a pas d’effet contraignant mais il sera difficile de ne pas tenir compte de ces avis. Pour la Cour, seule solution envisagée: le remède de cheval
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