On en fait tous partie, nous sommes la génération Y. Ma foi, la culture jeune a toujours existé, elle a juste changée ses codes. Pourtant les rituels sont toujours les mêmes. Une semaine à la fac ou au boulot en attendant le week-end, le soir, sorte de libération ou l’on va s’adonner à notre moment de débauche favori. Une sorte de frénésie, de répétition dont on ne peut se sortir. Cette période dure quelques années, puis un jour, on se cadre et l’on devient ce que l’on a toujours détesté, un adulte responsable, on se fait caresser par le système et l’on termine dans un metro-boulot-dodo que l’on a pourtant toujours rejeté. Pas fataliste, au fond de la rédaction, une question me taraude. Quel est la finalité de la vie que nous menons ? Sommes-nous condamnés à ce qui parait déjà écrit d’avance ? Quel est le sens de ce rituel partagé avec des millions de jeunes ?
On dirait un remake de Sous influence d’orelsan, de Saint-Anne de Fauve, vous avez été clairvoyants. Le but ici n’est pas de poser une vision moraliste sur ce que je suis le premier à faire. Mais ne vous êtes vous jamais sentis blasés ? L’avenir est un mot qui réveille en vous une sorte d’anxiété ? Vous ne vous êtes jamais dit « putain, faut que je me barre loin, le plus loin possible » ? Vous ne vous êtes jamais baladé loin, très loin, jusqu’à des quartiers que vous ne connaissiez pas, en vous posant des questions sur ce que vous voulez réellement ? Vous allez me dire rien de nouveau, rien de bien spécifique à la génération Y, juste la bouteille de vin rouge qui a été remplacée par la vodka premier prix. Et si en réalité, on se plongeait dans une sorte d’hédonisme, dans l’idée de profiter de la vie avant d’être vieux, à la recherche d’une vérité ultime qu’on ne trouvera jamais. Nous, nos potes, nous sommes tous finalement perdus dans cette répétition. On ne revendique plus rien, on se contente de se juger libre, en réalité totalement enfermés dans nos différentes addictions, clopes pour certains, alcool pour beaucoup, coke pour les plus enfouis dans cette dérive. Et si finalement aujourd’hui, celui qui ne faisait pas partie de la meute était celui qui ne buvais pas, ne fumais pas ? Celui qui finalement était le plus contestataire d’entre nous ? Si l’on regarde, tout le monde a adopté les mêmes codes, on a les bars de geeks, les bars branchés, les bars de métaleux, les bars gays. Tout le monde s’y est mis, du premier au dernier de la classe. On est finalement tous un peu vagabonds, devant notre bar de la rue de Mouffetard à fumer notre clope en se plaisant dans notre ivresse. Mais finalement, on est tous un peu égoïste, le monde qui nous entoure, on y accorde peu d’importance tant que notre petit microcosme n’est pas atteint. En fait, on n’est pas incité à murir, qu’on ait 16, 20, 30 ans, notre génération est celle qui ne veut pas grandir, qui est enfermée dans ses rituels et ne semble pas savoir comment vivre autrement.
Alors vous me direz, qu’est ce que je propose ? Vivre dans la petite maison dans la prairie ? Mener la vie d’employer de bureau a 16 ans ? En fait, j’ai rien d’autre à proposer, sans mon samedi soir, je me ferais chier, et c’est d’ailleurs la ou est le problème finalement. Comment se positionner entre les hipsters fils à papa qui taxent du fric a leurs parents pour s’acheter leur MD et s’en aller du samedi au dimanche a la Concrète et les plus enfermés d’entre nous qui ne sortent jamais et finiront finalement une fois adulte dans le même ennui que nous. Nous ne voulons ni être les monstres décrits dans La crême de la crême ni ce qu’on appellerait cruellement un « casos ». Nous subissons le monde et il nous le rend bien, on n’a pas choisit d’y vivre pourtant il faut bien s’y adapter. Mais la manière dont on vie nous empêche finalement de nous émanciper. Le monde évolue mais sans nous. Nous on est au fond d’un bar en train de faire la fête. On est finalement dans ce mode vie condamné à subir l’ordre établis que l’on conteste. En somme on ne sait plus s’arrêter de faire la fête. Et si notre génération ne se contentait pas de reproduire ce qui est fait et refait, si elle décidait d’évoluer pour enfin faire quelque chose de bien ? Nous sommes la génération Y, nous sommes les ringards de demain. Faisons en sorte que les générations futurs ne souviennent pas de nous comme de la génération qui allait à Berlin s’exploser la gueule mais plus comme celle qui à fait évoluer notre manière de penser l’autre, le monde qui nous entoure. Celle qui a changée sa manière de penser et qui à libérée ses chaines d’un système qu’on voulait lui imposer.