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La Guerre froide va-t-elle reprendre…sur la Lune ?

Alors que la Chine et la Russie accélèrent leurs projets sur la Lune, les États-Unis franchissent un nouveau cap. Une course géopolitique s’ouvre et elle ne fait que commencer.

L’énergie comme arme stratégique

La NASA a officialisé sa volonté d’installer un réacteur nucléaire de 100 kilowatts sur la Lune. Il ne s’agit plus seulement d’y poser les hommes mais d’y établir une présence durable. L’agence américaine ambitionne de fournir une source d’énergie stable aux futures bases lunaires, dans le cadre du programme Artémis.

Le calendrier est ambitieux. Selon Sean Duffy, administrateur intérimaire de la NASA, « Il est impératif que l’agence agisse rapidement« . Cette déclaration intervient après plusieurs annonces conjointes de la Chine et de la Russie. Les deux puissances souhaitent également implanter une station lunaire équipée d’un réacteur d’ici 2035.

En apparence, il s’agit de garantir l’autonomie énergétique d’installations humaines dans un environnement peu habituel. Mais le choix du nucléaire associé à une volonté d’occupation transforme cette avancée technique en un outil de pouvoir.

Le projet américain va au-delà de la simple production d’énergie. Il comprend aussi des infrastructures de soutien. À savoir, des réseaux de transmission, stockage et distribution. Des infrastructures nécessaires pout envisager des missions plus lointaines et notamment sur Mars.

Une compétition géopolitique

Officiellement le Traité de l’espace de 1967 interdit tout appropriation territoriale sur la Lune. Mais les réalités techniques laissent entrevoir d’autres pratiques. L’installation d’un réacteur exige une zone de sécurité. De facto, cela pourrait empêcher d’autres nations d’accéder à certaines zones stratégiques. « Le premier pays à s’y rendre pourrait déclarer une zone interdite« , a avertir Sean Duffy. Une telle manoeuvre entraverait potentiellement le programme Artemis, si la Chine devançait les États-Unis.

Les enjeux ne sont donc pas uniquement scientifiques. La Lune devient le nouveau lieu d’un affrontement symbolique entre blocs rivaux. Pékin a déjà testé son atterrisseur Lanyue, capable de transporter des humains sur la Lune. Avec Moscou, elle projette la construction d’une base lunaire internationale. Cette offensive spatiale pousse les États-Unis à redoubler d’efforts.

@zebroloss_yt

La Chine veut construire une centrale nucléaire sur la Lune ? 🌒 #apprendresurtiktok #astronomie #espace

♬ son original – Zebroloss

L’Europe, arbitre ou acteur ? 

L’Europe ne reste pas à l’écart. Plusieurs projets, publics et privés, dessinent une stratégie de coopération mais aussi d’indépendance. L’Italie développe, le projet SELENE, un système énergétique lunaire basé sur des mini-réacteurs nucléaires. L’Agence spatiale européenne avec son programme Moonlight, veut mettre en place un réseau de satellites pour la navigation et les communications lunaires. 

L’Europe pourrait devenir un partenaire incontournable dans cette nouvelle ère d’exploration. Mais elle peut aussi, en développant ses propres capacités, jouer un rôle de médiateur entre les grandes puissances. Notamment poser les bases d’un cadre normatif international pour l’exploitation de la Lune. 

La Lune, nouveau front

La Lune ne sera plus seulement un objectif symbolique. D’ici 2030, elle pourrait bien abriter des infrastructures permanentes, énergétiques et humaines. Les États-Unis, la Chine et la Russie veulent y marquer leur territoire. Peut-être leur souveraineté ? Toutefois, sans pouvoir officiellement le revendiquer. 

Dans cette nouvelle conquête, c’est peut-être le début d’une nouvelle guerre froide qui commence. 

A lire aussi : C’est quoi “la main morte”, cette menace brandie par Dmitri Medvedev ? 

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