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la jean-pol du jour : A quand la démocratie directe ?

En 1789, les démocrates savaient quels étaient leurs ennemis. Identifier son ennemi c’est déjà,  se donner le moyen de le vaincre. Aujourd’hui si les nobles sont passés à lanterne est-ce pour autant la fin de toute aristocratie ?

Les suisses interdisent la construction de minarets

L’approche du premier tour de la primaire socialiste, l’approche de l’élection présidentielle soulèvent des questions bien plus vitales pour notre société que le nom d’un homme ou d’une femme. Je l’ai déjà rappelé ici, la démocratie moderne (selon Pierre Manent) suggère le remplacement de l’axe vertical commandants/ commandés par le principe de représentation. Le peuple délègue son pouvoir aux élus qui sont chargés par lui de diriger pour lui avec comme conséquence la survivance de cet axe vertical (on a l’illusion de déléguer mais on obéit aux lois décidées par des délégués que l’on a élu . ).
Cette évolution va de pair avec un principe révolutionnaire  : « les hommes naissent libres et égaux en droit « , aussi on supprimait la prééminence d’une classe fort longtemps toute puissante. Pourtant aujourd’hui et ce n’est pas être réactionnaire que de le reconnaître les hommes au sein de notre société ne sont pas tous égaux. Cela ne signifie pas que l’idée en soit est inutile, mais que c’est un idéal auquel on peut tendre sans jamais l’atteindre . C’est surtout un idéal profondément ancré dans nos moeurs, et auquel on aspire de manière générale.
Aussi deux erreurs récurrentes reviennent lorsqu’on aborde ce sujet :
– L’égalité est utopique, il faut être pragmatique
-L’égalité n’est pas complète il faut à tout à prix la compléter.
Aujourd’hui en France les deux idées se mêlent régulièrement avec des conséquences diverses et variées ; d’un côté l’application du principe de discrimination positive, des bourses, des Zep (et toutes les critiques qui les contestent).
Evidemment la réduction d’inégalités s’effectue bien souvent dans un seul sens, on tire un individu d’en bas et on le hisse dans un monde haut .
Une première question dès lors se pose ? Si j’ai 4 places dans ma voiture, si 5 veulent monter puis-je tous les caser ? Si je proclame que je prends les 4 qui savent conduire avec moi, laisserais-je le cinquième sans auto ? Ou alors demanderais-je à celui qui sait le mieux conduire de descendre, prendre sa propre voiture et conduire pendant que j’aiderais celui qui n’a encore jamais eu la chance d’essayer . C’est une question de société, un choix à décider.
Ce qu’il faut bien comprendre c’est que pour que le principe d’égalité soit au possible une réalité, il ne faut en aucun cas laisser entendre aux personnes qu’ils sont tous égaux. On nait égaux en théorie, on le devient à force de lutte en pratique :
On a alors inventé un principe nouveau : « la méritocratie » ; Ce sont les plus méritants qui réussissent et qui reçoivent de l’aide pour réussir ; demandons nous alors quel est le pourcentage de réussite d’un méritant d’une classe installée, et le pourcentage de réussite d’un méritant issu d’une banlieue  défavorisée. Là encore le principe est mis à mal c’est difficile d’être le plus méritant si dès le départ le mérite est faussé.  J’ajouterais que dans une méritocratie, si ce sont les méritants qui réussissent ( et on peut se demander qu’est-ce que réussir ? ) que deviennent l’immense majorité qui du coup ne réussit pas. Allons même un peu plus loin , si les enfants de ceux qui ont réussi ont plus de chances de réussir, ils ne sont pas égaux devant ceux qui doivent mériter leur réussite .
Ca devient véritablement un casse tête, une chose est sûr l’élite de la République sont des personnes qui ont réussies, ou qui sont nées réussies . Les uns le sont devenus à une époque où l’ascenseur social fonctionnait encore, les autres font tout pour conserver un statut durement acquis . Seulement à mon sens, un ascenseur monte autant qu’il descend et s’il n’y a plus de places pour monter c’est qu’il faut faire descendre un peu de monde .
Alors au niveau du personnel politique, demandons-nous si nous sommes bien représentés , ou si alors le privilège de la représentation n’est-il pas devenu un monopole d’une aristocratie républicaine ?

Personnellement, je trouve que personne ne me représente mieux que moi même .  Demandons nous alors si nous n’avons pas les moyens aujourd’hui de faire participer de manière bien plus importante les citoyens à la vie politique ?  Si aujourd’hui les citoyens ne sont-ils pas assez éveillés pour revendiquer leur égalité devant le politique, je ne suis plus seulement représenté mais représentant et en tant que tel je porte des responsabilités . J’exerce mon seul vrai pouvoir, celui de décider.  Car après tout , le seul endroit ou un grand PDG et un petit jeune de campagne possède le même pouvoir  c’est l’isoloir . Imaginons quelle horreur , une société dans laquelle les débats partisans se transforment en débat d’idées !
Je ne parle pas d’utopie, je ne déteste pas la représentation parlementaire, je pense simplement à une nouvelle légitimité législative ; je pense à la démocratie directe .

Une démocratie qui existe en Suisse par exemple, qui n’est pas exempte de tout défaut mais qui dans son imperfection est la plus démocratique qui existe . Démocratique et égale car on n’y convoque régulièrement l’ensemble de la population à se prononcer, un groupement de citoyen peut même saisir le parlement et proposer des lois. Tout cela se fait, et imparfait mais transposable en l’adaptant aux spécificités française.
Car après tout, la seule vraie égalité concrète, celle qui se réalise chez tous en France depuis le scrutin universel, c’est la liberté de choisir sa politique.

(Je vous laisse discuter sur cette image, la démocratie directe n’est pas exempte de dangers, mais lorsque des mesures votées par la majorité du peuple choquent, cela a au moins le mérite de réveiller ses politiques sur le malaise qui peut traverser une société)

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