Au milieu d’une place chargée de symboles flotte une écharpe rouge. Emmitouflé dans un grand manteau noir, il sourit.La marée rouge devant lui consacre sa victoire sur le blanc et le bleu du drapeau. Pourtant au milieu du sang flottant il revêt une image très française : le blanc de ses cheveux est encadré par le bleu du ciel et par sa sanguinolente écharpe.
Ce jour là Mélenchon est devenu l’amant de Marianne, et peut être le seul qui mérite de l’épouser.
Nous sommes tous dépositaires de l’héritage d’une mère que l’on transmet à une fille, nous sommes autant les parents de Marianne que ses enfants, et tous les cinq ans nous cherchons celui ou celle qui mérite de l’étreindre et de la mener vers un avenir meilleur encore. Puisque nous sommes Hommes, nous nous trompons et trop de fois nous avons livré Marianne à des hommes brutaux, qui la voyaient plus comme une vulgaire putain au service de leur gloire qu’une femme dont on apprend et qu’on aime.
À la Bastille j’ai trouvé en la personne d’un des candidats les plus dérangeants, la figure du gendre parfait, du parfait président : Jean-Luc Mélenchon
Non, trois fois non je ne vous parlerai ni de programme ni d’idéologie, mais plutôt de la figure. Un homme somme toute sympathique, à la verve acerbe, avec du caractère et de nombreux coups de gueule. Mélenchon détonne car Mélenchon est humain. Mélenchon étonne car Mélenchon est malin. Il ne souhaite pas faire comme les autres, il ne veut pas faire le français, il est français, un vrai de vrai : Potache, amusant, caractériel, indigné, emporté, attachant.
Un parfait français, celui qui peu importe sa couleur politique s’inscrit dans l’héritage républicain et culturel d’un pays dans toute sa complexité. Un homme qui appelle à la révolution, un homme qui cherche comme tant d’autres le retour aux sources, les vraies racines d’un peuple fier et grand. Il ne s’agit pas d’épurer le sang, de le chercher plus bleu que le bleu du ciel, non, il s’agit de le voir couler à flots pour une passion, une idée, une vision. La révolution est la mère de toutes nos libertés, jamais il ne faut oublier qu’elle a enfanté dans la douleur.
Les larmes de Laurence Parisot ne suffiront pas à me dissuader du contraire, Mélenchon est populaire non pas pour la terreur qu’il représenterait, la jalousie envers ceux qui ont réussi mais au contraire pour la France qu’il incarne :
Une France fière car ouverte, une France bravache mais attachante, une France folle mais courageuse et pleine de bonne volonté.
Alors oui Mélenchon dérange, il dérange car il est le seul vraiment à faire de la politique. Il est le seul à rester soi-même tout en énonçant ses idées, à l’image de nos grands dirigeants il y a adéquation entre l’homme et les idées dans toute la noblesse du terme. Il est le seul à apporter un projet, une vision, de véritables échéances même folles. Il est le seul à faire souffler sur une France engourdie le vent de l’espoir.
Et le sang que certains voudraient voir sur ses mains n’est pas celui de ses compatriotes, mais le propre sang de ses mains usées de lutter encore et encore pour que l’énergie de la justice soit le ressort de l’action publique.
À bon entendeur Jean-Luc Mélenchon,sa sympathie, et son enthousiasme sont contagieux, ils se propagent vite comme une maladie infectieuse, une véritable rougeole agressive qui ronge une France sclérosée et lui apprend encore à rêver. Archaïque peut-être ? Idéaliste,sûrement? Populaire, absolument.
PS : Le vote ne repose pas seulement sur la sympathie qu’un individu vous inspire mais aussi sur ces idées qui peuvent être très contestables, simplement si le diable rouge devait avoir le visage de Mélenchon alors il me serait sympathique.
Jean-Noël Galve