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« La maison de l’horreur » : c’est quoi cette affaire qui a explosé dans le Pas-de-Calais ?

Le 30 août dernier, la police a découvert au sein une « maison de l’horreur » à Noyelles-sous-Lens (Pas-de-Calais). Une fratrie de 10 frères et sœurs, tous victimes de maltraitance de la part de leurs parents. Depuis, les parents ont été placés en garde à vue avant de ressortir libres samedi 3 septembre, dans l’attente d’un jugement en décembre. Les enfants mineurs ont été placé provisoirement.

Une véritable « maison de l’horreur »

Ce sont des scènes perturbantes auxquelles ont assisté les policiers en se rendant le 30 août dernier dans cette maison qui ne donnait pourtant l’air de rien à Noyelles-sous-Lens. Tout est parti d’une plainte déposée par un jeune homme de 21 ans appartenant à la fratrie, après une dispute au domicile familial aves ses parents ce dernier a appelé son grand-frère, âgé de 24 ans, pour l’accompagner au commissariat de police où il a porté plainte contre ses parents auprès des policiers, l’aîné aurait lui, en revanche, simplement fait une déposition. C’est en intervenant au domicile familial que la police fait la découverte de cette « maison de l’horreur » : ils retrouvent deux enfants âgés de deux et cinq ans, ligotés à leur chaise haute. Ces derniers ne pouvaient en sortir que lorsque les parents le décidaient, et présentaient des retards de développement et d’élocution. En tout, six à dix enfants, nées entre 1998 et 2022, vivaient dans cette maison et ils auraient tous subi des maltraitances. On parle d’un manque total d’hygiène, de ligotages, fessées et de privations de liberté.

Selon l’Avenir de l’Artois, les parents auraient expliqué que les deux enfants étaient attachés à leur chaise haute « pour les empêcher de commettre des bêtises ». L’aîné des enfants est âgé de 24 ans. Le plus jeune n’a, lui, que quelques mois. Au total, dix victimes, nées entre 1998 et 2022, ont vécu dans cette maison et ont subi des maltraitances, indique TF1. Des enfances passées dans un manque total d’hygiène, entre ligotages, fessées et privations de liberté.

Les enfants étaient bien scolarisés mais étaient régulièrement absents en classe. Selon La Voix du Nord, un bébé de deux ans possède un « sérieux retard de motricité » et ,toujours selon le média, « une ordonnance de placement a été délivrée pour chacun des mineurs ».

Le voisinage et la famille dans l’incompréhension

D’après leurs voisins, les parents sont décrits comme des gens très discrets. Ils sont polis, mais entretiennent peu de contact. Les voisins avaient déjà vu certains des enfants, mais personne ne se doutait qu’ils en avaient dix. « Je ne savais pas, ils avaient l’air bien », rapporte notamment une voisine au micro de BFMTV. « Les enfants étaient polis, ils disaient tout le temps bonjour. » Un ancien camarade de l’un des enfants abonde: « On a été un peu choqué, on ne pensait pas que ça pouvait se dérouler à Noyelles. Après, la famille, on ne la connaissait pas plus que ça. Un des enfants, j’étais en primaire avec lui. Il allait en cours, il avait l’air normal. »

Interrogée sur BFMTV, la belle-sœur du père a expliqué que le père avait un rendez-vous et la mère s’occupait des enfants. Elle défendait qu' »elle s’en occupait (des enfants) un par un ». « Ce sont des enfants en bas âge qui, s’ils marchent par terre, peuvent se cogner. La maman était en train de donner le biberon à la plus petite, elle ne pouvait pas s’occuper de tous les enfants en même temps. Ce sont des parents qui aiment leurs enfants », a-t-elle poursuivi. Une autre proche a affirmé que les enfants « n’ont jamais été maltraités », rapportant qu’ils lui rendaient souvent visite. « La mère a simplement fait ça [attacher les enfants, ndlr] pour ne pas qu’ils tombent de la chaise. Les enfants ont toujours été propres. Les parents n’ont rien à se reprocher », a-t-elle ajouté. Toujours est-il que les faits sont là, comme la « maison de l’horreur ».

Mise en examen pour les parents, placement provisoire pour les enfants

Les parents ont récemment été présentés au tribunal judiciaire de Béthune ou ils ont reconnu les faits et ont été placés sous contrôle judiciaire. Ces derniers risquent trois ans de prison et 45.000 euros d’amende. Ils ont été mis en examen pour violence par ascendant sur mineurs de moins de 15 ans. D’après l’AFP, ils seront jugés en janvier.

La secrétaire d’Etat auprès de la Première ministre chargée de l’Enfance, Charlotte Caubel, a indiqué dimanche soir sur BFMTV que la famille « est connue depuis 2013 ». « On sait qu’un certain nombre de signalements ont été transmis par l’Éducation nationale et des tiers, qu’un dispositif d’accompagnement de la famille a été mis en place mais que la famille n’était pas du tout collaborante. Il a fallu attendre les quelques derniers jours pour que l’autorité judiciaire soit saisie de cette situation », a-t-elle également ajouté.

Charlotte Caubel a indiqué que cinq enfants ont été placés ensemble, que le petit bébé a été pris en charge par une assistance familiale « compte tenu de son âge » et qu’un dernier enfant mineur « devrait rejoindre la famille de cinq ». Elle a également précisé que « les enfants sont dans une situation de protection et d’évaluation » et qu’ « ils ont été pris en charge dans des dispositifs de protection de l’enfance du département. Ils sont enfin en sécurité ».

Ce cas rappelle notamment celui de la maison de l’horreur découverte aux États-Unis en 2019.

A voir aussi : 5 éléments pour comprendre… l’affaire Jacques Rançon

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