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La photographie vintage fait son come-back

Lomographie, réapparition du Polaroïd, applications smartphone… Le retour à la photographie vintage s’affirme à travers de nouvelles pratiques.

On connaissait déjà le goût pour les objets chinés sur les brocantes en matière de décoration, ou les vêtements old-school qui font des friperies des lieux de prédilection pour les jeunes modeux. Désormais, c’est aussi en photographie que le retour à l’image vintage se livre. De nouvelles pratiques mélangent matériel moderne ou revisité avec la qualité d’antan, et tendent à se démocratiser.

RÉTRO x MODERNE : LE BON MIX

Jamais la photographie n’a connu un tel succès depuis le développement des nouvelles technologies. Avec l’apogée de l’high-tech et d’Internet, les applications proposant de vieillir les clichés par des filtres sépia en tout genre, se comptent par centaines sur les smartphones. Avec plus de 46 100 000 utilisateurs mensuels, Instagram s’impose comme le leader en matière de retouche photo vintage. Son succès a d’ailleurs engendré une véritable « Instamania », d’où émergent des concepts de produits dérivés : appareil photo, lunettes, … Une preuve que l’application rachetée par Mark Zuckerberg en avril 2012 ne finit pas de gagner du terrain.

L'appareil photo et les " Instaglasses ", des produits dérivés du succès d'Instagram.

L’appareil photo et les « Instaglasses », des produits dérivés du succès d’Instagram.

Le mariage du rétro à la modernité nait aussi dans la collaboration de certaines maisons de haute-couture avec le célèbre Leica. Le fabricant allemand, réputé pour ses appareils photographiques dont la notoriété n’est plus à prouver, a donné carte blanche à Hermès et Paul Smith pour des séries limitées. Sorties l’an dernier, elles revisitent le design de l’appareil et s’accompagnent d’une gamme d’accessoires au look vintage, comme l’étui en cuir.

Le Leica X2 a été revisité par Paul Smith pour une série limitée.

Le Leica X2 a été revisité par Paul Smith pour une série limitée.

LA LUBIE LOMOGRAPHIE

La lomographie, c’est un peu le néologisme de ces dernières années en matière de photographie. Mouvement photographique improvisé, il rejoint celui du « lo-fi », un courant artistique né dans les années 1980 aux États-Unis, qui tient sa réussite d’une mauvaise qualité plastique, notamment dans la musique. Les adeptes sont passionnés par la tendance, qui attribue à leurs clichés une autre dimension : le FishEye permet une profondeur de champ accentuée, le Diana d’ajouter des filtres de couleur… Tandis que le Holga met l’accent sur le floutage du cliché pour un retour au charme photographique d’antan.

Les possibilités techniques sont multiples selon les appareils lomographiques. © DR

Les possibilités techniques sont multiples selon les appareils lomographiques. © DR

Les possibilités sont multiples avec une gamme d’appareils aux propriétés distinctes, mais qui partagent pourtant un même point commun : une qualité plutôt médiocre en prise de vue. Des défauts à l’origine involontaires pour ces appareils en plastique souvent fabriqués en Asie dans la seconde moitié du vingtième siècle, mais qui séduit les utilisateurs par l’aspect d’authenticité.

 VINTAGE BUSINESS

Un véritable business est né du succès de la photographie vintage. Officiellement déposée par une entreprise autrichienne, Lomographie est devenue une marque. Celle-ci gère la vente des produits et des services, initiée autour du mouvement photographique. La société a mis en place un site Internet, Lomographic Society International, pour promouvoir ses produits. Appareils photo, films, accessoires, ou encore tables de la loi, permettent aux utilisateurs de s’initier à la pratique.

D’autres entreprises ont développé un business autour de la tendance, permettant ainsi un accès facilité au matériel d’un autre temps. C’est le cas de The Impossible Project. Né de la collaboration de onze anciens salariés de l’usine Polaroïd d’Enschede située aux Pays-Bas, le projet ressuscite le fameux appareil à développement instantané. Après avoir racheté les machines restantes en 2008, l’équipe a mis au point des innovations matérielles, comme un nouveau type de film. Le concept se développe dans les capitales européennes, et permet de commander du matériel abordable financièrement. Une initiative qui s’oppose aux quelques rares Polaroïds qui se vendent parfois à prix d’or sur les sites d’enchères, comme eBay.

L'Impossible Space de Paris (Rue Charlot, Paris III).

L’Impossible Space de Paris (Rue Charlot, Paris III). © DR

Un paradoxe demeure dans l’évolution des mœurs photographiques. Alors que la modernité ne cesse de progresser et de rendre le matériel rapidement obsolète, la tendance rétro continue à prendre de l’ampleur.

Maxime Gasnier

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