En abdiquant et en se retirant de la vie politique du pays, le Roi a emmené avec lui bon nombre de scandales. Il a d’ailleurs entrainé définitivement dans l’ombre sa fille, l’infante Cristina, qui avait été mêlée à des affaires de détournement. La jeune femme avait déjà disparu de l’agenda officiel de la famille Royale mais, depuis l’abdication, elle et sa sœur Elena ne font officiellement plus partie de celle-ci. Elles acquièrent le même statut que les sœurs de Juan-Carlos.
A en croire les manifestations antiroyalistes qui ont eu lieu lundi dernier tout cela ne suffit pas à calmer la colère des espagnols. Il faut dire que les affaires de corruption qui ont éclaboussé la famille Royale n’étaient pas la seule raison de leur désamour envers la monarchie.
« Espagne, demain, sera républicaine ». Tel était le cri des manifestants. Ils estiment que la monarchie coûte trop chère et qu’elle n’est pas vraiment une nécessité en ces temps de crise. Certes, c’est elle qui a mené la transition démocratique, mais celle-ci est achevée. De plus, pour beaucoup d’espagnols ce type de régime éloigne le pays de l’Europe dont les membres ont, pour la majorité, adopté depuis longtemps un régime républicain.
Rappelons aussi qu’en Espagne la Restauration a été décidée en 1975 par Franco. Ainsi, pour certains elle est encore un reste de ce qu’a été la dictature.
Pour l’heure, personne ne semble douter que Felipe succèdera au Roi. Mardi un conseil des ministres extraordinaire doit se rassembler pour approuver la loi organique, puisque l’abdication n’est pas envisagée dans la constitution. Le Congrès qui doit ensuite l’approuvée, a affirmé que cela se fera sans encombre. Mais cela ne risque pas de calmer les tensions.
La fille du futur Roi Felipe, Leonor, va bientôt commencer son éducation de jeune princesse. Elle est appelée à devenir un jour Reine d’Espagne, mais la monarchie tiendra-t-elle jusque-là ?