Alors que l’humoriste sera sur scène le 20 janvier au Théâtre du Rond-Point à Paris, l’affiche de son spectacle On ne peut pas rire de tout connaît une surprenante polémique. La société JCDecaux refuse en effet de coller cette affiche sur les colonnes Morris. Les évènements de Charlie Hebdo sont la cause de la réserve du groupe français. Incompréhension dans le camp Timsit.
« JCDecaux se couche »
Quelle tête a t-elle cette affiche apparemment si polémique ? On y voit Simplement Patrick Timsit tenir amoureusement un obus dans ses bras, souriant. Trop provocateur pour le groupe industriel spécialisé dans la publicité urbaine : « Cela peut heurter , dans la rue, la sensibilité de personnes déjà éprouvées par les évènements tragiques de la semaine dernière ».
Le dessinateur de l’affiche, Stéphane Trapier, ne cache pas un étonnement plutôt amer : « cette histoire et sidérante et absurde ». Et de renchérir, déplorant l’attitude prudente de JCDecaux : « JCDecaux se couche. C’est du politiquement correct précautionneux, c’est le contraire de ce qu’il faut faire ».
Un parallèle évident avec Charlie
Si JCDecaux utilise le drame qui a touché l’hebdomadaire français pour justifier sa censure, du côté des organisateurs, cette décision apparaît comme l’exact contraire des valeurs défendues au cours de la semaine dernière par l’ensemble des français. Jean-Michel Ribes, directeur du Théâtre du Rond-Point s’interroge donc : « À quoi sert le combat en faveur de la liberté d’expression après le drame de Charlie si c’est pour en arriver là ? ».
Stéphane Trapier s’est vu contraint de réaliser une nouvelle affiche, largement édulcorée. On y voit Patrick Timsit en train de danser et faisant un clin d’oeil. Sans obus dans les bras, évidemment. JCDecaux sera sans doute plus favorable à cette petite gigue innocente. Mais le dessinateur n’en est pas moins affligé : « Cette histoire est grave, ce n’est surtout pas le moment d’interdire ce genre de dessin ».
Antoine Morange