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L’apnée vue par Arthur Guerin Boëri, champion du monde de la discipline

Discipline préférée des vacanciers à la plage, l’apnée n’en reste pas moins un sport de haut niveau qui fascine et intrigue le grand public. À l’approche des beaux jours et du grand retour des piscines, Arthur Guérin Boëri – champion du monde d’apnée dynamique – se confie sur VL.

L’apnée dynamique, késako ?

Arthur pratique ce que l’on appelle l’apnée dynamique, une des nombreuses variantes de cette discipline. Si l’on peut la résumer en quelques mots : « ma spécialité c’est vraiment la distance » explique-t-il.

Pour Arthur il faut déjà distinguer deux grandes catégories : « l’apnée de compétition et de loisir. »
Ensuite, on trouve l’apnée indoor qui se pratique en piscine, et outdoor qui se pratique en mer.
Dans cette dernière, il est principalement question de descendre le plus profond possible, on parle alors d’apnée verticale.
Du côté de l’indoor, l’objectif est soit d’atteindre la plus longue distance possible (l’apnée dynamique donc), soit de tenir le plus longtemps sans bouger, on parle alors d’apnée statique.

© Crédit photo : Jean-Charles Maes

 

Le parcours d’un champion

Bien que « marqué par le Grand Bleu depuis tout gamin », Arthur découvrit l’apnée par hasard, à l’âge de 26 ans, en cherchant un club de natation à Montreuil.  Après un baptême qui le convainquit de s’inscrire définitivement, celui-ci développa ses performances dans ce sport jusqu’à faire ses débuts en compétition.

Repéré par le staff de l’Équipe de France lors des Championnats de France de mai 2013, il intégra cette dernière en vue de se préparer pour les Mondiaux de la même année.
C’est donc quelques mois après, en août 2013, qu’Arthur décrocha son premier titre de champion du monde, battant au passage, le précédent record.
En 2015, il remporta deux nouveaux titres mondiaux, un indoor et un outdoor, faisant alors de lui le seul français à cumuler un titre en extérieur et en intérieur durant la même saison.
Pour finir, en 2016, il fut le premier homme à parcourir 300 mètres en dynamique avec palme, lors des mondiaux en Italie.

Comme si ce n’était pas assez, le 11 mars 2017, il obtint le record du monde de la plus grande distance parcourue en apnée sous glace, en effectuant une petite balade de 175 mètres sous un lac gelé de Finlande.

 Son expérience avec l’apnée

Le secret de ce palmarès ? « Une très grosse préparation mentale et physique 2 heures avant de plonger » confit-il. Durant ce temps de concentration, Arthur réalise en effet des exercices de respiration l’amenant à un état presque « hypnotique ».

Mais cela ne fait pas tout. Une fois dans l’eau, l’envie de respirer peut arriver très rapidement, dès 75 mètres si l’on prend l’exemple de sa performance de 2016.
Débute alors une « phase de travail », période durant laquelle l’apnéiste lutte contre ses pensées néfastes qui l’invitent à regagner la surface. « C’est dans ces 225 mètres que l’on a vraiment envie d’abandonner » témoigne-t-il.
Une fois ce mauvais moment de passé, Arthur rentre ensuite dans « une phase d’accomplissement » : l’épreuve presque terminée le motive en effet à s’accrocher jusqu’à la fin et à en oublier la difficulté de celle-ci.

Enfin, arrive la sortie de l’eau, la levée du carton blanc par le juge qui indique alors que l’apnéiste se sent bien puis, « c’est l’explosion de joie ». Au-delà du titre mondial, cette réussite représente pour Arthur la victoire « d’un combat avec soi-même », l’apnée étant avant tout une expérience personnelle.

C’est donc pour tous ces aspects de la discipline, qu’Arthur conclut en définissant l’apnée comme « le seul sport où on apprend à dépasser un réflexe de survie primaire ».

© Crédit photo : Joseph Melin

 

Et ensuite ?

Après 5 titres de champion du monde et 4 records à son actif, celui qui estime « avoir bien roulé sa bosse » va laisser de côté la compétition pour se consacrer à la démocratisation de ce sport.

Arthur souhaite en effet produire des films, avec son équipe qui l’accompagne depuis ses débuts. Le premier, reviendrait sur son parcours et plus précisément sur ses deux derniers records du monde. Ensuite, l’idée serait de réaliser une série de documentaires qui auront comme objectif « de partir à la rencontre de populations et de sensibiliser à la protection de l’environnement ». Le tout en effectuant un lien avec l’apnée, bien entendu.

Le champion nous confie aussi « qu’il est très important de vulgariser et de dédiaboliser l’apnée ». Notamment, Arthur veut lutter contre les aprioris, comme le fait que l’apnée est dangereuse par exemple. En effet, lorsque celle-ci est bien encadrée, le risque reste minime. Il va même jusqu’à affirmer qu’elle « est accessible à tous mais qu’il ne faut jamais la pratiquer seul ».

Surtout que cette période marque un tournant pour la discipline, car elle devient de plus en plus tendance, si bien qu’Arthur affirme « que l’apnée est un sport qui fascine et qui est connu de tous les Français ». Mais selon lui, « elle ne reste pas assez médiatisée, ce qui en fait tout le paradoxe de ce sport ». Il compte donc tout faire pour palier à ce problème en partageant sa propre histoire grâce à ses projets futurs.

 

Pour suivre le reste des aventures d’Arthur Guerin Boëri, retrouvez-le sur Instagram, Facebook ou Twitter.

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