C’est une victoire pour les nombreux noirs victimes de bavures policières aux Etats-Unis. Le policier blanc Michael Slager a été définitivement inculpé pour le meurtre de Walter Scott, noir américain décédé en avril.
Une vidéo qui change la donne
Huit balles dans le dos et une vie perdue. Walter Scott tombait froidement sous les multiples balles dégainées par le policier blanc lors d’une course poursuite en Caroline du sud. Le drame aurait pu passer inaperçu si une vidéo ne l’avait pas filmé. Mais le hasard n’en a pas décidé ainsi. La séquence montre Michael Slager, brandissant de sang-froid, l’arme contre Walter Scott qui cherchait à s’enfuir en courant. Pas de doute sur ce qui s’est produit, au grand dam de l’accusé qui a essayé d’en donner une version tout autre. L’avocat du policier prétextait que Michael Slager « s’est senti menacé, il a dégainé son arme de service et a tiré ». Des propos qui ont été directement démenti après la diffusion des images.
Une seule condamnation pour des meurtres à répétition
Ce jugement intervient à la suite de plusieurs autres altercations qui avaient causé la mort de noirs américains. Eric Garner, juillet 2014, avait perdu la vie à Staten Island (New-York) suite à une arrestation musclée par plusieurs policiers blancs. Il était alors soupçonné de vente illégale de cigarettes. Plaqué au sol, il ne parvenait plus à respirer et était mort peu de temps après. Michael Brown, novembre 2014, était décédé à Ferguson (Missouri) après une altercation avec le policier blanc Darren Wilson. Les deux procès avaient abouti sur un non-lieu, laissant sortir les deux policiers indemnes des meurtres qu’ils ont provoqué. Des manifestations avaient succédé à la suite de ces verdicts dans les quartiers de New-York et de Ferguson. La condamnation de Michael Slager prend donc aujourd’hui la forme d’un symbole pour tous ceux qui criaient l’injustice dans les rues.
Clarisse Duppré