L’actualité internationale est plus que jamais marquée par la situation conflictuelle qui devient endémique en Syrie. Effectivement, depuis le début de l’année 2011, dans la vague des révolutions du » printemps arabe » le pays sombre dans une lutte complexe entre différents groupes armés et le régime en place.
Le règne du chaos entretenu par les vagues d’attentats
Désormais, il est difficile de savoir combien de temps va durer la guerre et définir l’avenir de la Syrie. Cette situation doit sa complexité à la diversité des aspirations des groupes armés et au degrés de faiblesse du gouvernement qui se livre depuis le début à la répression brutale d’une partie de la population. On constate de la violence dans les deux camps, ce qui ne contribue pas à construire un dialogue en vue d’un apaisement des tensions. Les derniers évènements témoignent de la brutalité des combats, en effet depuis hier les attentats s’enchaînent.
Mardi 11 décembre, une série d’attentats à la bombe ont tué et blessé plus de 125 civils dans un village alaouite ( minorité religieuse dont Bachar el Assad est lui même issu). Dans la même dynamique de violence, ce mercredi matin un double attentat frappe Damas et sa banlieue, deux explosions visaient l’ancien palais de Justice de la capitale, et la banlieue sud-est à Jaramana faisant un mort et cinq blessés. Cet attentat a été qualifié de terroriste par l’agence officielle Sana ( Agence Presse officielle de la Syrie ). Ces évènements récurrents encouragent les occidentaux à intervenir politiquement dans cette crise.
Reconnaissance de la Coalition de l’opposition au régime syrien et élaboration d’un plan d’aide aux rebelles.
Effectivement hier mardi 11 décembre, les ministres des Affaires Etrangères se réunissaient à Marrakech entre « Amis du peuple syrien » pour soutenir l’opposition au régime de Bachar el Assad. Washington reconnaît cette opposition syrienne comme seule représentante légitime du peuple syrien. Cette fois la position des pays occidentaux et ceux qui soutiennent les rebelles est officielle, puisqu’ils n’existe plus qu’un seul acteur dans le jeu diplomatique syrien. Une coalition internationale s’est mise en place pour aider militairement ces rebelles et les entraîner. Lors de discussions entre le commandent des forces armées britanniques et des responsables militaires français, jordaniens,turcs,qataris,émiratis et américains selon The Independent ; des plans stratégiques pour aider les opposants au régime étaient au centre des préoccupations. Ces politiques préfèrent trouver une solution diplomatique, en impulsant une aide plus importante aux combattants pour éloigner une une catastrophe qui se généraliserait à l’échelle du Moyen Orient.
La présence des armes chimiques : facteur aggravant des relations internationales
La semaine dernière la nouvelle de la présence de ces armes a réveillé la crainte d’un conflit plus dangereux dans un contexte déjà très tendu puisque l’OTAN pourrait intervenir si le régime utilise ces armes chimiques. Les Etats Unis, la France et les pays qui se placent contre Bachar el Assad affirment qu’ils ne lanceront pas d’opération militaire en Syrie si les armes ne sont pas utilisées. En réalité, une intervention militaire entraînerait une crise généralisée puisque les puissances soutenant le régime comme la Russie ou l’Iran réagiraient contre cette opération, et les pays arabes du Moyen Orient devront prendre une position claire par rapport à ce dossier qui divise les populations. Finalement, cette question perturbe le contexte social et politique de la région c’est pourquoi les occidentaux ne mènent aucune action militaire sur le territoire syrien. De plus attaquer les dépôts d’armes chimiques risquerait de tuer des civils. En revanche, comme nous l’avons évoqué précédemment une aide militaire est assurée pour l’ASL ( armée syrienne libre), ceux ci bénéficiant d’un soutien régional provenant en grande partie des pays du Golf, un soutien américain, français, britannique et allemand. La bataille engagée par les rebelles contre le régime n’est pas prête de se terminer, et cette situation fragilise plus encore le peuple syrien.
La crise militaire et politique se double d’une crise humanitaire
Ce conflit qui aujourd’hui s’apparente plus à une guerre civile qu’à une révolution a fait près de 25.000 morts dont des civils, des soldats du régime syrien et des rebelles selon l’OSDH ( Observatoire syrien des droits de l’homme). Ceux qui ne sont pas morts, vivent dans des conditions sanitaires dramatiques ou encore, sont réfugiés. En effet ces populations qui fuient la Syrie sont de plus en plus nombreuses et posent la question de leur prise en charge et de leur intégration aux différents pays d’accueil. Le Haut Commissariat de l’ONU aux réfugiés a indiqué que 500.000 syriens ont fui la Syrie depuis le début des combats. Ce flux migratoire résultant de la contrainte continue à se diriger vers la Turquie, le Liban, la Jordanie, les pays d’Afrique du Nord, l’Iraq, la plupart d’entre eux ( les plus pauvres) vivent dans des camps, l’autre partie parvient à s’intégrer à la société d’accueil.
Les organisations internationales comme l’UNICEF travaillent sur la Syrie, et ce problème des réfugiés. Leur rôle consiste notamment à collecter des fonds mais la situation est telle qu’il faudrait au moins 120 millions de dollars pour répondre aux besoins des populations touchées. L’UNICEF oeuvrent principalement pour aider les enfants qui sont les premières victimes de la guerre, étant obligés de quitter l’école et n’ayant plus aucune perspective d’avenir pour se reconstruire.
La Syrie est confrontée à un double problème, celui de démêler la situation politique chaotique dans laquelle elle est inscrite, et celui de réussir à trouver un gouvernement qui convient au peuple dans sa majorité pour envisager l’avenir. Aujourd’hui la division du peuple syrien contribue à exacerber les tensions, et une solution à ces problèmes paraît s’éloigner de jour en jour.
Kodes Tajouri