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Le couple exécutif en mal d’amour

A l’approche du premier anniversaire de la gauche au pouvoir, l’espoir suscité par l’élection de François Hollande semble consumé. Alors que les dossiers épineux se succèdent, la popularité du Président de la République et de son Premier Ministre est au plus bas. Tour d’horizon des différentes explications.

Le 6 mai, la place de la Bastille est en liesse. La France vient d’élire le premier Président socialiste depuis F.Mitterand. Après plus de vingt ans de disette, le peuple de gauche exulte. Si la victoire de l’ex-premier secrétaire du parti socialiste s’explique en partie par la vague déferlante de l’anti-sarkozysme, l’espoir semble tout de même au rendez-vous.
Le tableau était trop beau. Après les festivités, le tout nouveau gouvernement se réveille avec la gueule de bois. Tous les voyants économiques sont au rouge : taux de chômage affolant, croissance en berne, explosion de la dette etc… Rien de nouveau en somme, mais le rêve se heurte rapidement au mur du pragmatisme. D’autant plus que la mise au travail des nouveaux dirigeants est pour le moins laborieuse. C’est en tout cas ce qu’affirme les détracteurs de l’équipe Hollande, fustigeant l’inaction ambiante durant la période estivale. En quatre mois, le chef de l’Etat a déjà vu sa côte de popularité s’effriter très sérieusement : seul 43% des sondés sont satisfaits de son action (baromètre mensuel du JDD). Les titres critiques des journaux sont évocateurs. Marianne, pro Hollande pendant la campagne, titre par exemple : « Hollande, secoue-toi, il y a le feu ! ».

En quête de réforme symbolique, le gouvernement veut alors frapper fort. La première mesure de grande ampleur sera donc le «pacte de compétitivité» préconisé par L.Gallois. Augmentation de la TVA, remises d’impôt pour les entreprises, etc… le Président joue la carte du socialisme de l’offre. Les contestations fleurissent face à ce virage socio-libéral. Le Front de Gauche dénonce des solutions de droite. A peine visible, l’action du gouvernement est déjà jugée floue. Où est passé « l’ennemi de la finance » ? Les socialistes défendent la cohérence de leur feuille de route, mais la pilule a du mal à passer.

Un manque de crédibilité

Au-delà de l’aspect purement politique, c’est la crédibilité du pouvoir qui est mise à rude épreuve. Les différents couacs gouvernementaux écornent gravement l’autorité de M.Ayrault. Les recadrages de Vincent Peillon (ministre de l’Education Nationale) et de Cécile Duflot (ministre du Logement) après leurs sorties sur le cannabis font ricaner, mais c’est surtout la gestion du dossier Florange qui frappe. Alors que le ministre du redressement productif Arnaud Montebourg s’était jeté corps et âme dans la défense des ouvriers, proposant même une nationalisation, il est publiquement désavoué par son Premier ministre. Ajoutez à cela l’accord secret conclu avec L.Mittal (le propriétaire de la sidérurgie de Florange) et le mal est fait. L’après Florange voit la côte de popularité de Jean-Marc Ayrault chuter de sept points. Le locataire de Matignon apparaît comme incapable de faire régner l’unité au sein de son gouvernement.
Un manque de carrure politique, c’est aussi ce qui est reproché à François Hollande. Alors que l’image de « Flanby » lui colle à la peau, le chef de l’Etat a du mal à tenir face aux contestations. Le récent abandon du projet de PMA (Procréation Médicalement Assisté) et celui probable de l’ouverture du droit de vote aux étrangers traduisent d’une certaine difficulté à affirmer une ligne politique intransigeante. Les électeurs de gauche qui avait été séduit par les fortes promesses de société déchantent.
La censure du projet de taxation à 75% des plus haut revenus par le Conseil Constitutionnel ne devrait pas arranger les choses. L’opposition se frottent les mains et dénonce un « amateurisme », manière également de masquer ses propres divisions.

Alors que les prévisions de croissance pour 2013 sont moroses, le tandem exécutif aura la lourde tâche de reconquérir les Français. Fait frappant, Jean-Marc Ayrault est aujourd’hui le Premier ministre le plus impopulaire de la Vème République depuis Edith Cresson.

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