Jeudi, le président des Etats-Unis Barack Obama a reçu le Dalaï-lama, chef spirituel des Tibétains. Exilé et considéré comme un dissident, sa visite à Washington a provoqué la colère de la Chine qui parle d’ingérence.
Ce jeudi, Barack Obama a rencontré pour la première fois en public le chef spirituel tibétain. « Je veux accueillir un bon ami » a-t-il déclaré lors d’un « petit déjeuner national de prière (National Prayer Breakfast) », un rendez-vous annuel qui a réuni 3 000 personnes. « Il est un exemple puissant de ce que la compassion signifie, il est une source d’inspiration qui nous encourage à parler en faveur de la liberté et de la dignité de tous les êtres humains » a encore ajouté le président des Etats-Unis. Les deux hommes s’étaient déjà entretenu en privé à plusieurs reprises provoquant à chaque fois l’ire de Pékin qui dénonce une ingérence.
« Nous sommes opposés à la réception du Dalaï-lama lama par des pays étrangers et nous nous opposons à l’ingérence de pays étrangers dans les affaires intérieures de la Chine » a déclaré Hong Lei, porte parole de la diplomatie chinoise. « Le Dalaï-lama est un exilé politique qui mène depuis longtemps des activités séparatistes antichinoises, sous le couvert de la religion » a t-il ajouté, inflexible. Déjà à l’annonce de sa venue sur le territoire américain, Pékin avait rappelé son opposition à toute rencontre, « quelque soit sa forme », entre un dirigeant étranger et le Dalaï-lama. Il appelle Washington à « agir sur la question comme il se doit, en prenant en compte les intérêts de la relation bilatérale ». Sous entendu, des répercussions sur les relations entre les deux pays pourraient être attendues.
Accusé de lutter pour l’indépendance du Tibet, le Dalaï-lama ne cesse de prôner plus d’« autonomie culturelle » pour sa région. Il a été poussé à fuir le pays en 1959 et a reçu le prix Nobel de la paix en 1989. Adulé par la communauté bouddhiste tibétaine, il est devenu une icone mondiale via son combat pour la liberté du Tibet.